Pour la première fois, ce mardi 28 novembre, l’École de la deuxième chance de Lorraine organisait un job café à Metz, à la MJC de Borny. L’occasion pour des jeunes sans diplôme, ou éloignés de l’emploi, de rencontrer des entreprises et de mieux cerner leur projet professionnel.
Meïssa a arrêté ses études en classe de seconde. « Je n’arrivais plus à suivre », confie le Nancéien de 25 ans. « À l’époque, j’étais allé à la Mission locale et j’avais bénéficié de la Garantie jeunes. Après, pour ne pas rester à rien faire, j’ai fait des stages ».
En novembre, il a rejoint l’École de la deuxième chance de Lorraine, à Metz, ce dispositif qui permet à des jeunes de 16 à 25 ans sans qualification ou éloignés de l’emploi, d’accéder à un emploi ou à une formation. « Je souhaiterais aller en boulangerie-pâtisserie », explique-t-il, son CV dans une main et dans l’autre les cartes de visite des entreprises qu’il vient de rencontrer (IPS, Metro, Domino’s, Iseah Formation…).
Ce mardi 28 novembre, l’E2C organise – en lien avec Akto, opérateur de compétences auprès de 27 branches professionnelles – un « job café » à la MJC de Metz-Borny. Une première. « Nous avions déjà monté ce type d’opération mais sur Thionville », précise Christine Mialet, adjointe au directeur de l’E2C Lorraine. « C’est la possibilité de découvrir des métiers, une culture de l’entreprise et aussi de s’ouvrir aux besoins ».
« On peut entrer à un petit niveau et grandir »
Directeur régional d’IPS, une société de sécurité implantée à Woippy, Eric Felker a déjà recruté un stagiaire de l’E2C qui est resté dix ans dans l’entreprise. « Ces jeunes ont un potentiel. Ils ont eu des expériences », affirme l’employeur, se référant aux cinq CV qu’il a déjà récupérés, « mais ils ne se sont pas encore trouvés. » Un sentiment partagé par Cédrine Leboucq, chargée de développement RH à la Sanef. « Ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire », estime celle qui recherche des techniciens de maintenance et des ouvriers autoroutiers.
Entrée chez le grossiste alimentaire Metro, à Metz, il y a vingt-deux ans, Caroline Chevrier fait face à de nombreux changements : « Avant, on ne se montrait jamais dans les forums de l’emploi mais, depuis deux ans, on peine à recruter », explique cette responsable du service client en quête de conseillers de vente (niveau bac) ou experts (bac +2). « Je dis aux jeunes qu’on peut entrer à un petit niveau et grandir ! »
Anastasia, 18 ans, vient de terminer le tour des entreprises présentes. À chacune, elle a expliqué qu’elle voulait devenir designeuse. « Toutes les entreprises ont besoin de design visuel, de faire de la publicité », défend cette jeune Ukrainienne arrivée à Metz il y a un an et demi, avec l’équivalent d’un bac. « Certaines n’étaient pas intéressées, d’autres m’ont dit qu’elles me rappelleraient. »