C’est l’histoire d’un mec. Autrefois Thionvillois, revenu dans le coin pour ouvrir une affaire, un bar. Visiblement, personne ne lui a parlé des antécédents qui ont marqué le quotidien des anciens patrons du local qu’il vient de reprendre pour créer son café-karaoké, La Scène.
En clair, des appels répétés aux forces de l’ordre, pour dénoncer une nuisance liée au bruit, dans cette rue encaissée en plein centre-ville, où le son a cette fâcheuse tendance à monter. Lui aussi va connaître le même sort que ses prédécesseurs.
Pour sûr, Christophe Hensel ne lâchera pas, mais il dit « ne pas vouloir se prendre la tête , envers une personne procédurière ». Après tout, le nouveau patron du bar-karaoké de la rue de la Tour est là « pour travailler ». « Il y a un énorme potentiel à Thionville. Tout le monde dans le coin est content que le café rouvre ici », assure-t-il. Peut-être. Sauf que voilà, ses espoirs viennent d’être douchés. Trop de nuisances sonores, d’après une voisine.
Plutôt que de garder sa rancœur seul dans le noir, le cafetier affiche son ressentiment, à la vue de tous, avec ce petit mot collé sur la vitrine : » Afin de satisfaire la mauvaise foi, fermé à cause de travaux acoustiques. À très bientôt « .
Vent de fronde
Son bistrot sent encore la peinture fraîche. Tout était prêt pour recevoir au mieux ses clients. Il va falloir aujourd’hui qu’il entame un autre chantier, celui de l’insonorisation de la salle. Suffisant pour faire redescendre le vent de fronde qui lui est tombé dessus ?
Seul, le patron décide alors de fermer son établissement, un peu plus d’un mois après son ouverture. « On a déjà un limitateur de son calé sur 90 décibels. Là, les travaux vont consister à installer de la laine de verre au niveau des plafonds, puis des plaques acoustiques. »
Pas sûr que cet investissement suffise à faire baisser la garde de la voisine aux aguets, pour qui certainement le problème sonore vient d’ailleurs : de l’extérieur, où les clients viennent tirer leurs lattes et refaire parfois le monde.
Contactée à plusieurs reprises, l’occupante de l’étage supérieur n’a jamais donné suite à nos sollicitations. On aurait aimé entendre son point de vue quant au fait d’habiter au-dessus d’un bar, alors que la retraitée aspire, on l’imagine, au calme et au repos.
Une nouvelle fois, le scénario se répète. Christophe continue de croire que l’inauguration officielle se tiendra bien le 10 septembre prochain, dans un bel esprit de fraternité.
Emmanuel Correia (Le Républicain Lorrain)