Depuis son inauguration en 2013, le Mettis n’a cessé de gagner en fréquentation. La mise en chantier de la ligne C (sud messin) et le prolongement à l’est de la ligne A (vers la clinique Robert-Schuman) compléteront l’offre du réseau LE MET’ desservant les 46 communes de l’agglo.
En 2006, on était à 17 millions de voyageurs/an, aujourd’hui, on approche des 24 millions de voyageurs/an.» Vice-présidente de la Métropole de Metz, Béatrice Agamennone en témoigne, le coup de mou imputable à la paralysie du covid relève désormais du mauvais souvenir : «La fréquentation en flèche» du réseau LE MET’, qui dessert les 46 communes de l’agglomération messine, a franchi le seuil «du record absolu» des quelque 23,4 millions de voyageurs atteint en 2019.
Un résultat que l’adjointe au maire de Metz attribue au triple objectif «plus de fréquence, plus de visibilité, plus d’amplitude horaire». Concrétisation : le réseau étend sa toile. La ligne C dont l’entrée en service est prévue d’ici 2027 s’étendra sur 10 km au sud de Metz et reliera la place Mazelle à Marly, via Montigny-lès-Metz, desservant 38 000 habitants. La ligne A fait, elle, l’objet de travaux d’extension afin de faire la jonction à l’est avec la clinique Schuman et le site du groupe Stellantis. «Ce sont deux gros contributeurs, il est normal que l’on réponde à leurs besoins. De même, nous avons étudié un système de navettes avec le site Amazon. Tout cela participe de l’attractivité de la ville et de l’agglomération.»
Analyse partagée par Jean-Luc Bohl, maire de Montigny-lès-Metz et 1er vice-président de l’Eurométropole : «La création des deux lignes (A et B) de 13 km en site propre reliant Metz, Mercy, Borny et Woippy a décuplé les utilisateurs de transport en commun et on constate aujourd’hui une fréquentation supérieure à la moyenne avec 45 000 voyages/jour, soit environ 100 voyages par an et par habitant. Toutes les communes environnantes ont été associées et le réseau LE MET’ est devenu un élément structurant qui a su rencontrer l’adhésion de la population.»
«Aujourd’hui, le Mettis est victime de son succès et pour réduire les effets de l’hyper-pointe, nous avons réinjecté des véhicules», renchérit Béatrice Agamennone. «Nous avons en outre retravaillé l’accessibilité piétonne de certaines passerelles, le stationnement vélo et l’intermodalité.» La ligne C s’accompagnera d’une piste cyclable sur toute sa longueur.
Pas de gratuité
Coupant court aux critiques de l’opposition de gauche concernant son absence de prolongement vers le quartier Bellecroix, l’adjointe souligne que l’arrêt de la ligne Place-Mazelle «autorise toutes les suites possibles». «En l’état, la ligne C sera la plus longue, ce qui nous a incités à opter pour des véhicules à hydrogène vert» contrairement aux versions hybrides (diesel/électrique) jusque-là en service.
Il faut dire qu’entretemps, la faillite en avril 2024 du constructeur belge Van Hool a rebattu les cartes. Faute, donc, de percevoir la commande des quinze véhicules ExquiCity de 24 mètres de long et fonctionnant à l’hydrogène spécialement prévus pour cette nouvelle ligne, le choix s’est finalement porté sur un bus articulé classique fonctionnant à l’aide de cette même source d’énergie. Le constructeur Solaris retenu fournira une flotte du modèle Urbino 18 IV Hydrogen (bus de 18 mètres).
Enfin, la gratuité n’est ici pas à l’ordre du jour : «On ne peut pas se le permettre. Contrairement à certaines agglomérations comme Montpellier, il nous reste un gros travail à effectuer pour étoffer le réseau. En conséquence, nous ne pouvons faire l’impasse sur les quelque 17 millions d’euros de recette annuelle de la billettique. D’ailleurs, les associations d’usagers ne le demandent pas, d’autant que la fréquentation est déjà à son maximum et que les études prouvent que la gratuité profite surtout au report modal des déplacements à vélo.» Quant aux crispations des riverains suscités à Marly par le chantier de la ligne C, elles seraient en bonne voie de résolution.