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Trafic à Audun-le-Tiche : « En novembre, ça va se décanter »


« À Audun-le-Tiche, peu de personnes auraient misé sur la réalisation du contournement. Pourtant, il est là. » (photo Armand Flohr / RL)

Propulsé maire d’Audun-le-Tiche en 2007 suite au décès de Christian Felici, Lucien Piovano a été réélu en 2008 et en 2014. L’homme croit dur comme fer à l’échelon communal et aux élus de proximité. Entretien.

Le projet de contournement d’Audun-le-Tiche voit ses travaux aboutir. Avant la fin de l’année, les deux parties restantes seront ouvertes à la circulation : celle du rond-point de Micheville-Thil l’a été vendredi et celle du rond-point du Moulin et Belval est prévue en novembre. Une bonne nouvelle ?

Lucien Piovano : « Bien sûr ! Le flux de 22 000 véhicules/jour est concentré rue Napoléon. Quand les deux portions seront ouvertes, le trafic entre Villerupt et Audun passera directement par la « quatre-voies » pour rallier Belval et inversement. Il y aura encore du trafic à l’entrée d’Audun, près du centre culturel. Mais les effets bénéfiques du contournement seront visibles. Lors des réunions de quartier, je dis aux habitants d’être encore un peu patients : en novembre, ça va se décanter. »

En décembre dernier, le préfet a dit non au projet de carrière à Audun-le-Tiche. Vous y étiez favorable dès le départ. Pourquoi ?

« Audun-le-Tiche a toujours été une cité de carrières. Sept avaient déjà été exploitées par le passé. On repartait vers une exploitation avec des conditions évidemment meilleures qu’il y a cent ans. Le conseil municipal avait voté pour à l’unanimité. L’opposition avait ensuite bizarrement demandé qu’on rediscute. La Ville aurait pu également récupérer 50 000 € de recettes annuelles. »

Ses détracteurs ont tout fait pour vous mettre des bâtons dans les roues. Déçu ?

« Oui. C’est dommage. »

Vous avez décidé de ne pas augmenter les impôts cette année, mais vous continuez à dénoncer la baisse de la Dotation globale de fonctionnement allouée par l’État. Comment allez-vous mener vos projets ?

« 2015 a été une année de veille. C’était volontaire, car on avait investi pour 12 M€ lors du mandat précédent. On a réalisé la Maison de la petite enfance L’Île aux trésors avec crèche et périscolaire, un nouveau complexe sportif avec salle de gymnastique dédiée rue Paul-Roef, on a rénové entièrement l’église et l’extérieur du temple. On a poursuivi la rénovation de la traversée d’Audun-le-Tiche, rue Foch, rue Napoléon, rue de la Gare. Dès 2015, on a donc freiné les dépenses et on a resserré les boulons, avec une réorganisation de nos services, notamment le non-remplacement de départs à la retraite. On fera ce qui est réalisable, en fonction des subventions que nous recevrons. »

Les réunions de quartiers que vous organisez à Audun-le-Tiche mettent en avant une recrudescence des incivilités, comme les dépôts sauvages d’ordures rue des Rochers. Quels sont les moyens que vous comptez mettre en œuvre ?

« Nous sommes déjà intervenus à plusieurs reprises rue des Rochers, en bordure de forêt. On fouille dans les sacs-poubelles pour essayer de trouver un nom ou une adresse. Des procès-verbaux ont déjà été dressés. Le gros problème, ça a toujours été le site de Micheville. L’Établissement public foncier de Lorraine a dépensé des sommes énormes pour le nettoyage. »

Et pour les cambriolages ?

« On a organisé une première réunion avec les référents de quartiers et la gendarmerie nationale pour mettre en place un dispositif de participation citoyenne. C’est sur les rails. »

Sur la butte du Calvaire, à Audun-le-Tiche, le projet d’abattage des arbres a attisé une petite polémique. L’association Forum Citoyen Audunois dénonce un déboisement en règle sur un espace protégé à des fins immobilières. Vous démentez depuis le début. Où est ce dossier ?

« Un projet immobilier n’est pas possible à cet endroit. Les arbres sont justement dangereux à cause de l’inclinaison de la pente ! Nous avons travaillé avec l’Office national des Forêts. Un expert est venu à deux reprises pour repérer les arbres. 72 nécessitent de l’entretien, 22 devront être coupés ainsi que 50 saules sur les parties est et sud du site. Les arbres tombent régulièrement car ils ont poussé sur le minerai. C’est dangereux. »

Les élus d’opposition sont contre la réhabilitation du carreau du puits de la mine Saint-Michel. Que leur répondez-vous ?

« Ils étaient contre avant, ils le sont encore maintenant. On a récupéré, via l’EPFL, les terrains pour l’euro symbolique. On avait insisté auprès d’ArcelorMittal, qui a cédé ses terrains à l’EPFL, pour conserver le chevalement, qui a été le premier en France à être autorisé à exploiter du minerai de fer en sous-sol par Napoléon Ier en 1809. On a en effet eu l’idée de retracer autour du chevalement l’histoire de la mine et des mineurs à Audun-le-Tiche, grâce à une série de panneaux. On y travaille. Sur le carreau proprement dit, on veut profiter de la surface, qui est énorme. L’EPFL a assuré le gros œuvre. La Ville a démarré les travaux de finition. Le terrain sera viabilisé pour la bonne tenue du marché du samedi après-midi. Le site accueillera aussi toutes les manifestations annuelles, de la commune et des associations. Je pense que les membres de l’opposition seront là pour la première manifestation sur le carreau, la Fête du sport et de la culture, du 8 au 14 juillet. Le chapiteau est en place et une partie du terrain a été aménagée pour le stationnement. »

L’ancien presbytère protestant fait toujours tache rue Foch. Avez-vous des nouvelles ?

« C’est bloqué pour l’instant. Le projet de 32 logements d’un promoteur, qui a renouvelé deux fois son permis de construire, n’a pas pu aboutir. Actuellement, un autre promoteur est venu nous voir. On lui a dit qu’on n’accepterait pas plus de 20 logements, pour des problèmes de stationnement. À l’époque, mon prédécesseur ne l’a pas racheté, alors que le presbytère était vendu 280 000 €. et en bon état. On a le même problème avec l’ancien cinéma Palace, place du Château. Ce sont deux verrues en ville. »

Les collections de la Société audunoise d’histoire locale et d’archéologie seront finalement installées au temple protestant. Où en sont les subventions exceptionnelles que vous avez sollicitées ?

« C’est en très bonne voie, selon la préfecture. L’autre bonne nouvelle, c’est qu’après une visite de la Drac et le passage devant une commission régionale, le calvaire a été proposé pour l’inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Pour la nécropole mérovingienne, c’est carrément le classement au titre des Monuments historiques qui a été privilégié. On attend l’arrêté du ministère. »

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Michaël Sutter (Le Républicain lorrain)