L’agence d’attractivité Inspire Metz veut changer l’image de la ville, accentuer le travail autour des circuits thématiques et valoriser le tourisme vert.
Le tourisme dans la métropole de Metz représente 5 000 emplois et génère , chaque année, plus d’un million de nuitées marchandes. Le vœu est de devenir une grande destination touristique à l’échelle européenne. Elle a des atouts. Sa richesse culturelle, patrimoniale et naturelle. Son accessibilité à 1 h 15 de Paris en TGV, au carrefour de l’A31 et de l’A4 et des frontières. Mais aussi des points faibles : un manque de notoriété qui perdure, des séjours trop courts, l’absence de restaurants étoilés (pour l’instant), de cuisine régionale, une production limitée de vins de Moselle, des restaurants fermés le dimanche, pas d’offres de vélo en libre-service et pas assez de places pour les camping-caristes… Pendant un an, les équipes de l’agence d’attractivité Inspire Metz ont planché sur un audit et des perspectives, pour 2030. Lundi 16 décembre, les élus métropolitains ont étudié la feuille de route pour un développement durable du tourisme métropolitain. Le dossier fait près de 80 pages. Morceaux choisis, en cinq points
1. Développer la signature Metz, Lumières d’Europe
Pour changer d’image, Metz veut développer la signature «Lumières d’Europe». Des campagnes de communication ont déjà été lancées (à destination de l’extérieur). Il s’agit de la «lumière» physique (Festival international Constellations de Metz, marché de Noël, Sentier des lanternes, eau et fluvial) et des «lumières» au sens culturel et intellectuel (Centre Pompidou-Metz…).
2. Plonger à fond dans l’eau
L’objectif : attirer opérateurs et plaisanciers, renforcer les services aux plaisanciers, aménager et équiper les berges. Proposition : développer les offres d’activités et d’hébergements (péniche-hôtel, démarchage de croisiériste pour qu’ils viennent faire étape, soutenir l’aménagement des berges avec pourquoi pas des œuvres d’art le long de la Moselle et des panneaux d’informations faune-flore), créer une offre «boat & bike» (bateau et vélo) et développer le fluvestre (activités sur les berges de la Moselle et de la Seille et en bordures du plan d’eau).
3. Vert, vous avez dit vert
Chez les professionnels du tourisme, la tendance «durable», décarbonée et «besoin de nature» tire son épingle du jeu. Le berceau de l’écologie urbaine a des atouts (parcs et jardins, promenade, sites naturels préservés…). Il faut créer de nouvelles visites, développer des packages pour les scolaires (classe patrimoine) et les groupes et créer un Nutri-Score pour les activités nature et loisirs (empreintes carbone)?
4. Développer les circuits thématiques
Les touristes interrogés aimeraient plus de circuits de découverte des vignobles, d’œnotourisme, sur les plats typiques et la mirabelle. Il faudrait donc créer et matérialiser des circuits : vins de Moselle et gastronomie, circuit sur le thème de l’eau avec l’aqueduc d’Ars-sur-Moselle, le tunnel de captage de Lessy… Valoriser le tourisme militaire et le tourisme de mémoire notamment au Mont Saint-Quentin et créer une route des forts (Wagner, Queuleu, Plappeville…).
5. Renforcer le tourisme de loisirs pour les familles
C’est une demande issue de l’enquête réalisée en 2023. Il faut accentuer les offres de loisirs pour les jeunes, les familles, développer une offre pour les enfants, des aires de jeux en ville, renforcer le label Tourisme et handicap. Parmi les perspectives : la prospection d’enseignes nationales et internationales, en particulier des activités de loisirs et sport en ville (bornes d’arcade, escape game, parcours urbain, escalade).
Et pourquoi pas une filière de tourisme d’affaire durable ?
Parmi les autres points sur lesquels plancher, le tourisme d’affaire. Pour l’agence d’attractivité, il faut faire de Metz une destination incontournable en France et dans la grande région, «compétitive en termes d’offre et de coût, reconnue pour sa qualité d’accueil et exemplaire en matière de Responsabilité sociale des entreprises (RSE)». Objectifs, entre autres : convertir des congressistes en tourisme de loisir (prolongation ou inciter à revenir) et attirer des événements d’affaires d’envergure nationale et internationale.
Jérémy Roques, pour le groupe d’opposition Unis pour Metz, a fait une proposition lors du conseil métropolitain : développer le tourisme d’affaire durable. «Nous pourrions être la première métropole à proposer d’organiser des congrès zéro carbone, notamment grâce à la proximité de la gare et des filières bénéfiques à l’environnement. De nombreuses entreprises pourraient être intéressées dans le cadre de leur démarche RSE.»