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Thionville : une prothèse de genou posée avec des lunettes connectées


Fin mai, des chirurgiens orthopédistes de la clinique Notre-Dame ont utilisé des lunettes à réalité augmentée pour l‘implantation d’une prothèse totale de genou. (Photo DR/RL)

Depuis mai dernier, l’équipe des chirurgiens orthopédistes de la clinique Notre-Dame utilise un nouveau procédé d’intervention innovant et dédié à la pose de prothèse de genou, assistée par ordinateur. Une première en Lorraine.

Dès le début des années 2000, les chirurgiens orthopédiques de la clinique Notre-Dame ont commencé à utiliser la chirurgie assistée par ordinateur. À l’époque, ce type de chirurgie nécessitait un appareillage lourd, avec une console encombrante, des caméras infrarouges et des capteurs implantés de manière relativement invasive sur le fémur et le tibia du patient. Fin mai dernier, pour la première fois en Lorraine, ils ont utilisé, pour l’implantation d’une prothèse totale de genou, des lunettes à réalité augmentée de la start-up française Pixee Medical.

Une technique mini-invasive
À l’image d’un robot implanté dans les lunettes de réalité augmentée, le chirurgien, qui reste le maître de l‘intervention, peut poser sa prothèse de genou au millimètre et surtout au degré près. Ce système révolutionnaire permet, à la différence des systèmes robotisés classiques, de réaliser plus aisément les voies d’abord mini-invasives. C’est-à-dire que l’opération est réalisée sans couper les muscles.

Une technique connectée
Tel un GPS, les lunettes connectées permettent au chirurgien d‘être guidé dans le choix des axes, de la taille et de l’encombrement prothétique afin de réaliser une arthroplastie totale de genou le plus proche possible du positionnement idéal. L’analyse des données se fait au travers d’hologrammes, par l’intermédiaire de QR codes positionnés sur le genou opéré. « À titre d’exemple, une patiente récemment opérée présentait un genu valgum (jambe en X) de 17° sur une arthrose dépassée. À l’issue de l’intervention, son genou est désormais normo-axé à 0° d’axe du membre inférieur, qui est totalement rectiligne », confie un chirurgien de Notre-Dame.

Une technique bénéfique
Cette technique est plus rapide, moins douloureuse pour le patient (qui récupère plus facilement) et ne nécessite plus de matériel encombrant. Son utilisation permet de limiter les agressions osseuses et contrairement aux techniques mécaniques classiques, il n’est pas nécessaire d’implanter dans le fémur et dans le tibia une tige centro-médullaire pour calculer les axes. Tout se fait de manière virtuelle.

Une technique pour tout le monde
Il n’y a pas de contre-indications, tous les patients peuvent en bénéficier. Mais elle est surtout utilisée pour les grosses déformations. En France, près de 100 000 prothèses totales de genou sont posées par an. « Il s‘agit bien sûr de la dernière solution après avoir, pour soulager nos patients, utilisés tout l’arsenal thérapeutique » conclut le chirurgien.

Ludovic Behrlé (Le Républicain lorrain)

2 plusieurs commentaires

  1. Je serai intéressée par cette technique j habite Strasbourg ,ou dois je m adresser?

  2. Si cette technique est moins invasive, pourquoi serait-elle limitée aux grosse déformations?
    Elle à généraliser partout. Tout chirurgien qui pratique des prothèses du genou devrait se former à cette nouvelle technique.