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Thionville : une piste cyclable transformée en toilettes à ciel ouvert


La communauté des gens du voyage est pointée du doigt par les usagers du chemin du Leidt. (Photo : Philippe Neu/RL)

Cyclistes, joggeurs, simples promeneurs : nombreux sont les usagers à se plaindre de l’état déplorable, pour ne pas dire plus, de la piste cyclable du chemin du Leidt. Ces désagréments coïncideraient avec l’installation illégale d’un campement de gens du voyage sur un terrain privé voisin.

«Une honte, un mépris total des règles d’hygiène de base et de la morale.» Clichés à l’appui, le coup de gueule passé sur les réseaux sociaux par Aziz a fait grand bruit.

Ces derniers mois, le triathlète amateur doit esquiver des obstacles nauséabonds lorsqu’il emprunte la piste cyclable qui mène du chemin du Leidt à la Moselle. «Ce ne sont pas des excréments d’animaux mais bien d’êtres humains», avance-t-il. Dépôts pour le moins sauvages que l’infirmier attribue à la communauté des gens du voyage.

Un campement de nomades s’est en effet installé à proximité, sur un terrain privé appartenant à EDF. L’implantation, illégale, remonterait à l’époque récente du deuxième confinement instauré par le gouvernement. « Alors ma question : que fait la municipalité ?», interpelle Aziz sur son post Facebook. A priori, ce qu’elle peut…

«Pas de déplacement de population»

«Dès le début de l’installation, nous nous sommes tournés vers la préfecture. Nous avons appuyé la demande du propriétaire, EDF, pour obtenir un avis d’expulsion», précise la mairie de Thionville par la voix de son directeur général des services, Pierrick Grall. Requête qui se heurterait, pour l’heure, à la période de crise sanitaire : «On nous a fait savoir qu’il n’y aurait pas de déplacement de population en ce moment.» En clair, la menace de l’emploi de la force publique par l’État pour déloger le campement se révèle inefficace dans le cas présent. Une impuissance qui transpire dans la réponse – très détaillée – apportée par Lucas Grandjean, élu municipal, sur le mur d’Aziz : «La police municipale est déjà intervenue plusieurs fois, notamment pour couper le raccordement électrique ; deux heures après, de nouveaux branchements existaient…»

«Nous comprenons parfaitement le mécontentement des riverains. Pierre Cuny ne cesse d’ailleurs de relancer les services de l’État pour accélérer la procédure», assure le DGS. En attendant, pour parer au plus pressé, une benne a été déposée aux abords du chemin. Et un nettoyage ponctuel du site lui rend, par moments, son aspect originel. Par moments… «On peut passer tous les jours, et le lendemain, ce sera à nouveau dégradé. C’est un cercle vicieux.»

Jean-Michel Cavalli (Le Républicain lorrain)