La boucle Maurice-Ravel, entre le Val-Marie et les bas de Guentrange, offre un spectacle de désolation : 30 pavillons, autrefois propriété d’EdF, paraissent à l’abandon. Ils le sont, en effet, depuis que de fortes odeurs et des émanations de composés organiques volatils sont apparues.
Que se passe-t-il boucle Maurice-Ravel ? Comment est-ce possible, dans une ville où la pression foncière atteint des sommets, que 30 pavillons soient laissés à l’abandon depuis trois ans ? Et ce, alors qu’ils ne semblent pas dans un état de délabrement avancé… Pour répondre à cette question, il faut interroger LogiEst, leur propriétaire depuis 2018.
Le bailleur social a, en effet, hérité de cet apparent joli lot, situé entre le Val-Marie et les bas de Guentrange, lorsqu’il a racheté la société Néolia, qui s’était elle-même portée acquéreur des pavillons il y a une dizaine d’années. À l’époque, il s’agissait d’une partie du patrimoine que le groupe EdF avait mis en vente partout en Moselle.
Chez LogiEst donc, le directeur commercial, Jérôme Dal Borgo, confirme traîner un dossier encombrant boucle Ravel. Où toutes les habitations doivent être détruites « car elles ne sont plus habitables ».
Le traitement du bois mis en cause
Par le passé, certains locataires avaient évoqué des épisodes d’odeurs difficilement identifiables et incommodantes. Des analyses de l’air n’ont rien révélé de particulier. Après sa fusion avec Néolia, LogiEst entreprend une « rénovation légère avec des travaux d’isolation, notamment en façade. Nous pensions bien faire ; or, en réalité, cela n’a fait qu’amplifier le problème ». Comme si une meilleure étanchéité à l’air extérieur avait enfermé l’air ambiant entre les murs des petites maisons.
« Pendant un long moment, nous avons cru à la présence marquée d’humidité, mais l’intensité des odeurs nous a obligés à investiguer », poursuit Jérôme Dal Borgo. D’expertise en expertise, l’origine du mal a fini par être identifiée. « Des concentrations très élevées de composés organiques volatils (COV) ont été observées. Le traitement chimique dont aurait fait l’objet l’ossature en bois des maisons à l’époque de leur construction, dans les années 80, serait en cause » Le verdict est sans appel : les logements ne sont plus habitables. La fin des baux locatifs annonce l’abandon des maisons que LogiEst s’est résolu à démolir « car il n’y a pas d’autre solution satisfaisante ».
Un projet de reconstruction
Le bailleur social va logiquement reconstruire. Un avant-projet a été imaginé courant 2020. La mairie, à qui il a été présenté, l’a jugé trop dense et a demandé à LogiEst de revoir sa copie. « Au départ, nous étions sur 80 logements, répartis en trois collectifs et une trentaine de parcelles à bâtir. Aujourd’hui, nous avons supprimé un collectif et il n’y aura que 25 lots à bâtir », résume le directeur commercial. Trois quarts des logements seront proposés à la vente.
Le Républicain Lorrain