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Thionville : un chêne centenaire abattu cet été au parc Napoléon reprend vie


Du haut de ses 3,40 m taillés dans un tronc de chêne plus que centenaire, La Dame du parc ne laisse pas de marbre. (Photo : rl/armand flohr)

Tous les artistes le disent : sculpter le bois, c’est travailler avec le sentiment de toucher au vivant. Un côté charnel qui a inspiré Sylvain Divo : en quelques heures, l’artiste a redonné vie à un tronc de chêne plus que centenaire initialement voué au broyage.

Si elle avait pu épargner le chêne vénérable qui se tenait entre la roseraie et le nouveau pont Adenauer, Patricia Renaux l’aurait bien évidemment fait. Malheureusement, la nature est parfois incontrôlable et face à l’adversité d’un redoutable champignon mangeur de bois, l’adjointe à l’environnement n’a pas fait le poids… Touchée mais pas coulée, l’élue a eu une très belle idée : confier les plus beaux restes de l’arbre centenaire abattu cet été aux mains d’or de Sylvain Divo, le sculpteur du Pays des Trois Frontières.

Le résultat est désormais visible au parc Napoléon, entre la roseraie et le petit amphithéâtre aménagé près du nouveau pont Adenauer. La Dame du parc – c’est son nom – se dresse fièrement du haut de ses 3,40 m à la place du chêne abattu. La souche, elle aussi atteinte par le champignon, a été creusée et du béton a été coulé pour réaliser un socle.

Impossible d’ignorer cette œuvre poétique représentant une femme nue drapée de feuilles, mi-sirène, mi-déesse jaillissant du sol tel un éclat de vie. Un cœur a été ajouté au-dessus d’un sein pour masquer une crevasse consécutive à l’attaque du champignon. Une rose en fer forgé, travaillée à la main par Seb Lacuve (La Forge de la Canner), est venue se loger dans la chevelure. La beauté à l’état brut.

Mission quasi mystique

«J’ai sculpté ce tronc en deux heures à l’occasion de la fête de la Nature, en septembre dernier. Au départ, elle devait rester couchée, à même le sol, afin que les gens puissent s’y asseoir, comme sur un banc. Finalement, je me suis dit que ce serait mieux de l’élever : dernièrement, je suis revenu sur place et j’ai sculpté le dos», raconte Divo comme s’il avait été happé par des forces surnaturelles pour achever ce travail singulier.

À l’écouter, la mission était quasi mystique. «Travailler un bois comme celui-là, c’est émouvant. Il a une histoire, un vécu. Et puis le bois, c’est la vie! C’est comme s’il m’avait suggéré de terminer le travail…»

Si le temps vous le permet, un conseil : passez admirer cette belle Dame du parc. Elle ne vous laissera pas de marbre, c’est certain.

Chrystelle Folny

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