Le colonel Augustin, patron du 40e RT de Thionville, rentre de mission au Sahel, comme les 204 transmetteurs qu’il commandait sur place dans le cadre de l’opération Barkhane qui vise à lutter contre les groupes terroristes armés.
Les derniers transmetteurs de la mission sont rentrés dimanche soir. Pendant quatre mois, ils ont été projetés sur la bande sahélo-saharienne dans le cadre de l’opération Barkhane, officiellement lancée en 2014 pour lutter contre les groupes terroristes armés. Ce groupement, nommé Taranis, comptait 204 soldats. Parmi eux, 80 militaires du 40e Régiment de transmissions dont leur chef de corps, le colonel Christophe Augustin, à la tête de la mission.
Les transmetteurs ont été répartis sur douze bases entre le Niger, le Tchad et le Mali. « Notre intervention portait sur quatre volets », explique le colonel Augustin. Le premier concerne les opérations de télécommunication, « cela revient à créer un réseau pour toute la force Barkhane et à le faire fonctionner entre toutes les bases, celles qui sont à terre et tout ce qui vole : drones, avions qui envoient des images au poste de commandement en temps réel », détaille le chef de commandement.
Le deuxième volet consiste à être au plus près du terrain, des combats, en appui direct aux opérations pour établir les connexions nécessaires à la progression. Troisièmement, des militaires de Taranis ont assuré la sécurité et la logistique des zones autour des postes de commandement qui se trouvaient dans les capitales N’Djamena au Tchad et Gao au Mali. « Ce sont des transmetteurs qui font ici le métier de soldats », résume le colonel Augustin.
Enfin, un quatrième détachement s’est chargé de former les forces de défense sur place. « Nous avons dirigé un stage de trois mois qualifiant au Tchad, portant sur le morse et la radio, pour les armées de terre et de l’air, la police, la gendarmerie, les douanes du pays. » Au Niger et au Mali, il s’agissait d’instructions plus ponctuelles, en informatique notamment. « Tout cela va se poursuivre avec le déploiement du 53e RT de Lunéville qui prend le relais après nous », précise le colonel.
Le patron du 40e s’apprête à quitter Thionville après deux ans de commandement dont huit mois passés en opérations extérieures sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane. « Mon rôle en mission est d’assurer la cohésion des différentes bases composées de transmetteurs qui ne sont pas tous sous mes ordres habituellement », relève-t-il. Lors de cette dernière opex, l’officier a pu constater que la violence des combats s’est intensifiée. Le niveau de dangerosité aussi. Mais les offensives stratégiques menées sur le terrain ont été fructueuses.
Dimanche, le groupement Taranis sur le retour a été dissous lors d’une cérémonie au quartier Jeanne-D’Arc du 40e RT à Thionville. Les soldats ont été mis à l’honneur. Toutefois, le régiment sait déjà qu’il sera rappelé au Sahel. Car si force nationale Barkhane progresse sur le terrain, son retrait demeure inenvisageable.
F.T. (Le Républicain lorrain)