Le tireur présumé du Linkling a été arrêté jeudi soir dans un hôtel d’Amnéville. La police judiciaire a mis fin à quatre mois de cavale pavés d’actes violents. Sofiane Brighet a été incarcéré.
Lundi, les coups de feu tirés sur le parking du magasin Décathlon de Terville ont mobilisé les agents des équipes techniques. (Photo : Le Républicain Lorrain/Pierre Heckler)
Depuis lundi et la fusillade sanglante sur la zone du Linkling, il était devenu la priorité numéro 1 des forces de l’ordre en général. De la police judiciaire de Metz en particulier. « Il y avait une vraie crainte que cela se finisse par un mort », assure une source. La pression est retombée d’un cran : Sofiane Brighet a été interpellé jeudi soir. Le jeune homme de 19 ans se trouvait dans une chambre d’hôtel, sur la base de loisirs d’Amnéville, quand les hommes de la PJ et de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Strasbourg lui sont tombés dessus. Toujours armé, il n’a pu faire usage de son pistolet. Les forces d’intervention ne lui ont laissé aucune possibilité de répliquer, ni de se sauver.
Sofiane Brighet était recherché dans le cadre d’un mandat d’arrêt délivré après son évasion du centre pénitentiaire de Montmédy, le 17 septembre dernier. Il purgeait en Meuse une peine de dix ans de réclusion pour le braquage d’un établissement postal de Thionville et plusieurs home-jacking d’une rare violence quand un juge lui a accordé une permission de sortie pour passer le permis de conduire. Il n’est jamais rentré dans sa cellule. « Ça a fort toussé ici », commente une source judiciaire thionvilloise.
> « Il était grand temps de l’arrêter »
La suite des évènements n’a pas calmé ces esprits critiques. Parce que Sofiane Brighet et plusieurs membres de sa bande se seraient lancés dans une expédition marquée par la brutalité. À la justice et aux enquêteurs de faire le tri. Mais dans l’ordre, ce groupe pourrait être lié à une agression à Yutz. Il serait également à l’origine des coups de feu qui ont claqué dans le quartier thionvillois du Crève-Cœur, dans la nuit du 31 décembre. La nuit suivante, ils auraient kidnappé un individu et l’auraient séquestré à Bertrange, avec l’objectif d’obtenir une rançon de 60 000 euros. Des actes commis sur fond de règlements de compte. « Il avait aussi besoin d’argent pour financer sa cavale », pense une source.
Le jeune homme se savait forcément recherché. Cela ne l’a pas freiné quand, lundi, il aurait tiré en pleine journée plusieurs balles de 9 mm sur l’oncle de la victime du rapt. Dans la fusillade, un projectile a fini dans la carrosserie d’un automobiliste. « On n’est pas passé loin d’une victime collatérale. Il était grand temps de l’arrêter », réagit un connaisseur du dossier.
Le tireur présumé a été remis à la justice dès hier. Et incarcéré dans la foulée. Il devrait bientôt être mis en examen par le juge d’instruction de Thionville, où une information judiciaire a été ouverte. Parmi la multitude des faits reprochés, les investigations s’intéresseront probablement à l’origine des armes utilisées par Sofiane Brighet et sa bande.
Kevin Grethen (Le Républicain Lorrain)