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Thionville : le tireur à la carabine condamné


Les faits ont eu lieu au dernier étage de cet immeuble, 23 avenue de Douai à Thionville. (Photo RL/Philippe Neu)

L’homme qui a tiré à la carabine depuis son balcon à Thionville, mercredi matin, suite au départ de sa compagne, écope de six mois de prison avec sursis.

Treillis, claquettes : le jeune homme n’a pas franchement eu le temps de se changer lorsque les policiers l’ont interpellé dans son appartement, une carabine à pompe entre les mains. Mercredi 12 août, avenue de Douai à Thionville, le garçon, âgé de 24 ans, a sorti son arme dans un accès de colère.

Il n’aurait pas supporté de voir sa compagne, accompagnée de sa mère et de son frère, faire ses valises pour quitter le domicile du couple en rupture, parents d’un enfant de dix mois absent au moment des faits. « Je me suis énervé. Ça m’énervait de les entendre me critiquer », concède-t-il à la barre du tribunal correctionnel de Thionville devant lequel il était présenté ce vendredi 14 août.

Et pour le faire savoir, il a tiré droit, dans le vide, depuis son balcon au 4e et dernier étage de l’immeuble sans vis-à-vis. L’aire de jeux pour enfants qui se situe au pied de l’habitation était vide. Personne n’a été blessé. « J’ai fait le con. C’était un acte débile », glisse-t-il, un peu penaud tout de même.

« Vous détenez un véritable arsenal chez vous. Avec des cartouches en veux-tu, en voilà », remarque le président du tribunal, Marc Hechler. Mais ce qui rend le magistrat le plus dubitatif, c’est le fait que cet amateur de gros fusils les garde dans la chambre à coucher… « Un flingue sous le lit conjugal, y’a mieux quand même ! », insiste le président. « Je n’avais plus de place ailleurs », rétorque l’intéressé.

Arsenal confisqué

Après plus de 48 heures en garde à vue, il commence tout juste à mesurer la gravité de son geste. « J’ai compris. Je me suis rendu compte », assure-t-il. « Les riverains, eux, ont décrit un sniper qui tirait sur les passants », lui rappelle le vice-procureur de la République, Julien Berger.

Le prévenu, jusqu’alors inconnu de la justice, a été condamné ce vendredi à six mois de prison avec sursis. Une peine assortie d’une mise à l’épreuve pendant deux ans comprenant l’obligation de travailler et de se soigner « pour faire le point sur lui-même ».

Il lui sera notamment interdit de détenir une arme. « On a déposé plainte parce qu’on voulait juste que les policiers lui enlèvent ses armes », justifie le frère de la compagne, présent lors des débats. C’est chose faite. Toute la collection, parfaitement en règle par ailleurs, lui a été confisquée.

Le concierge de l’immeuble qui a assisté au tir s’est constitué partie civile. Son éventuelle demande d’indemnisation sera évoquée lors d’une audience sur intérêts civils en novembre prochain.

Frédérique Thisse (Le Républicain Lorrain)

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