Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Elancia, groupe spécialisé dans le sport santé, a mis en place un protocole de remise en forme pour les personnes victimes du coronavirus. Ce programme novateur, fruit d’une collaboration avec le CHU de Clermont-Ferrand, sera expérimenté dans la salle située zone du Linkling.
Elle a ouvert au mauvais moment, en août 2020, dans la moiteur d’un été fatigué du Covid. Elle a rouvert en mars dernier, sous conditions comme pour toutes ses consœurs , dans un contexte qui lui est finalement plutôt favorable. Aujourd’hui, pour faire partie des privilégiés tolérés dans une salle de sport, encore faut-il justifier d’une prescription médicale : « L’ADN de notre groupe, c’est justement le sport santé », confie Jérôme Fourie, à la tête de la franchise Elancia, située zone du Linkling.
Comme chaque jour, il ouvre en personne la porte de sa salle. Déjà, les premiers abonnés s’engouffrent dans les vestiaires d’un pas mesuré. Ici, pas de bodybuilders ni d’influenceuses soucieuses de leurs muscles fessiers. Plutôt des personnes d’un certain âge, atteintes de pathologies longue durée ou de maladies chroniques : « Très prochainement, nous allons retrouver l’un de nos abonnés qui a vécu une forme agressive de Covid. Il a été en réa et même plongé dans le coma. »
« Une première en France »
Le sexagénaire en question, durement touché par le coronavirus, va s’en remettre à ses coachs pour retrouver un second souffle. Cela tombe plutôt bien pour lui : l’expertise d’Elancia en la matière sort renforcée d’un partenariat inédit avec le centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand : « C’est une première en France, avance Jérôme. Cette collaboration avec des praticiens a permis d’élaborer un programme de réadaptation. » Lequel donnera lieu à une étude clinique sur les incidences physiques du Covid sur le long terme.
Ce protocole de reprise, destiné à tous les porteurs du virus, suit une trame très précise. Après avoir répondu à un questionnaire de santé, le « patient » sera soumis à un bilan de forme relativement poussé. La fréquence cardiaque sera notamment mesurée pour déterminer l’intensité maximale des exercices imposés durant cette rééducation. Autre donnée indispensable à l’élaboration du programme : le taux de saturation en oxygène. « Le Covid impacte toujours les capacités respiratoires du porteur », rappelle, comme une évidence, l’entrepreneur.
Assurer le meilleur suivi possible
Ce socle posé, les entraîneurs de la salle – tous titulaires d’une licence activité physique adaptée santé – individualiseront les séances d’entraînement. Au menu : cardio-training, renforcement musculaire et séquences d’étirement. Le protocole s’établit sur douze de semaines entrecoupées de quatre bilans d’étape. La formule pourrait séduire le CHR Metz-Thionville. Une rencontre entre Jérôme Fourie et l’équipe dirigeante est programmée ces prochains jours : « L’objectif est d’intégrer dans la boucle les médecins traitants et les kinés pour assurer le meilleur suivi possible du patient. »
