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Thionville : la police municipale est armée


Les policiers municipaux thionvillois à l'instruction au stand de tir de la police nationale de Thionville. (photo Pierre Heckler / RL)

L’armement de la police municipale de Thionville est effectif et complet à partir de ce mois-ci. Le contexte national a levé beaucoup de réticences.

L’armement de la police municipale de Thionville est une réalité. Tous les agents ont été formés pour être dotés du revolver Manurhin 38 spécial calibre 7,65 mm. Leurs collègues de Hayange auront leur arme à feu d’ici quelques mois. La réflexion sur l’évolution des équipements des polices municipales avance rapidement, mais en ordre dispersé selon les villes. À Yutz, par exemple, la question sera bien mise à l’étude, mais sans précipitation.

La police municipale de Thionville est armée. C’est un fait. Une première partie des effectifs avait déjà reçu, au début de l’été, l’autorisation de la préfecture de porter une arme en service et, depuis ce mois-ci, tous les agents sont formés et habilités. Il s’agit de vingt et un agents ayant le statut de policier municipal, et cela ne concerne pas les assistants de voie publique dont la mission est différente.

La décision d’armer la police municipale thionvilloise avait été prise par Anne Grommerch après l’attentat de Charly Hebdo. La formation – 1 400 euros par personne à charge de la collectivité – assurée par le Centre national de la fonction publique territoriale a duré plusieurs mois, comprenant des enseignements théoriques et techniques aussi bien sur les textes de loi, les conditions d’utilisation ou encore les procédures.

«Défensif, préventif et sécurisant»

Les agents armés n’auront sans doute jamais à utiliser leur arme en service, mais en être doté change quand même beaucoup l’exercice de leur mission. Ce n’est pas uniquement philosophique. Le maire de Thionville, Pierre Cuny, perçoit au moins trois vertus : «C’est défensif, préventif et sécurisant.»

Hausser la capacité d’intervention de la police municipale est perçu comme un choix responsable à Thionville. «La ville est globalement calme, reconnaît Pierre Cuny. Mais nous avons quand même des informations et des éléments qui permettent de penser qu’il y a toujours un risque. Il existe une certaine agitation.»

L’arrestation de deux Marocains suspectés d’avoir fomenté des attentats à Metz est un argument irréfutable. Mais, pour l’essentiel, cet armement change l’image du policier municipal dans sa ville, en particulier face à la délinquance locale. «Le regard des gens est différent, observe le maire. Cela montre l’évolution de la police municipale qui est devenue un élément fort de sécurisation de la ville. Ses missions ont grandement évolué depuis quinze ans et, aujourd’hui, elle assure des missions en collaboration avec la police nationale et la gendarmerie. Il existe une coopération pour la répartition des tâches.»

Le dernier exemple a été la mise en place d’un dispositif de surveillance aux abords des écoles depuis la rentrée des classes, à l’image de ce qui est déjà pratiqué pour les lieux de culte. Le maire tient à constituer une capacité de réponse locale, mobilisable en cas d’événement majeur, en plus de la constitution d’une réserve civile communale.

Avec Florange, bientôt Hayange et, donc, Thionville, trois communes du Nord mosellan introduisent des armes dans leurs services. Cela reste une exception, pour le moment. En effet, Pierre Cuny plaide fortement pour la création d’une communauté urbaine. Et il ne s’en cache pas : «Là, la police municipale se trouve au centre du jeu!»

Olivier Simon (Le Républicain lorrain)

Chez les voisins

FLORANGE : La ville a été précurseur dans le Nord mosellan. Les policiers municipaux sont équipés de pistolets Taurus 38 spécial (calibre de 9,65 mm) depuis 1999.

GUÉNANGE : Les élus refusent le revolver et viennent d’opter pour une solution intermédiaire en dotant la police municipale de pistolets à impulsion électrique pour Guénange, Rurange, Bousse et Bertrange.

HAYANGE : Le compte à rebours est lancé, les policiers municipaux hayangeois devraient trouver leurs pistolets dans la hotte du père Noël.

YUTZ : Le maire, Bruno Sapin, n’envisage pas d’armer la police municipale yussoise. «Ce n’est pas à l’ordre du jour», tranche-t-il. Mais il laisse la porte ouverte au débat.

 

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