Invités par l’archiprêtre de Thionville, Johannes et Mahaut Hermann animeront vendredi 4 octobre une conférence à Saint-Pierre-Chanel à Thionville. Il y sera question d’écologie et de biodiversité.
Votre conférence de vendredi à Thionville aura pour thème Écologie, effet de mode ou urgence ? Quels seront les sujets abordés ?
Johannes Hermann : « On s’appuiera sur le contenu de notre livre La Vie oubliée paru l’an dernier. On parlera de la biodiversité en dressant un état des lieux, on fera aussi un point sur le caractère scientifique de l’écologie en se basant sur des études sur l’être vivant. Je suis ornithologue depuis vingt ans et je ne pensais pas qu’on en arriverait là un jour. Je ne pensais pas que le moineau domestique déserterait les villes. Si l’air qu’il respire est mauvais pour lui, il ne doit pas être très sain pour nous non plus. »
Notre planète va-t-elle si mal ?
« Oui, on observe un effondrement général de la faune et de la flore, la perte est comprise entre 25 et 45 % selon les espèces et nul n’est épargné. La pollinisation ne se fait plus, la vie des sols est quasi inexistante et les agriculteurs sont contraints d’apporter des minéraux pour l’enrichir de façon artificielle. Quant aux arbres, ils vivent difficilement. Je ne vous parle même pas du climat et des catastrophes naturelles… L’écosystème c’est quelque chose de vital qu’on est en train de perdre. Notre monde est de moins en moins habitable pour la faune et la flore. »
Peut-on encore agir ou est-ce déjà trop tard ?
« Tout cela est dû à un ensemble de choses. C’est le résultat de notre mode d’exploitation de la planète, d’une urbanisation à outrance, de l’usage de pesticides, de la déforestation aussi sans oublier la pollution. L’impact est général. Quant à savoir si c’est trop tard pour agir, c’est difficile à dire. Des gestes sont faits depuis vingt ans, mais ce sont des tentatives à la marge. Et ce n’est pas efficace. Moi ce que je sais : c’est que si on continue à vivre ainsi, on va bousiller la biodiversité et un jour tout va s’arrêter. Il faut avoir conscience qu’on ne peut pas être les seuls survivants sur cette planète, si on veut que l’homme vive, il doit sauver la biodiversité, qui est au cœur de tout, et accepter de consommer autrement quitte à sacrifier son confort. Pour y parvenir, on doit bouleverser complètement notre façon de vivre. »
Propos recueillis par Sabrina Frohnhofer (Le Républicain Lorrain)