Les riverains de l’usine ainsi que le maire ont saisi la direction de l’environnement suite à la découverte de fragments de laine de roche sur la nouvelle aire de jeux et près du terrain de foot.
Nouveau coup dur pour les riverains de l’usine Knauf d’Illange. Ce jeudi 20 février, ils ont eu la désagréable surprise de découvrir des fragments de laine de roche disséminés dans l’environnement, aux alentours du site de fabrication. «C’est une maman qui nous a alertés la première : elle a surpris son enfant jouer avec ces débris au nouveau parc de jeux où elle l’avait emmené. Dans la matinée, nous en avons aussi retrouvé dans les jardins et près du terrain de foot», détaille la présidente de l’association Stop Knauf Illange qui déplore «ce énième épisode de pollution» mettant en cause l’industriel allemand.
Le maire Marc Lucchini s’est également rendu sur place ; les agents communaux ont ramassé l’essentiel de ces morceaux partis au vent par accident. Pour la première fois, l’élu local cède à l’agacement. «C’est le désagrément de trop. Je vais demander la réunion du comité de suivi du site dans les meilleurs délais», tonne-t-il encore quarante-huit heures plus tard. Sous-préfet et président de Département ont été alertés. La Dreal a été saisie dès la découverte des fragments. Une enquêtrice s’est rendue sur place à la mi-journée, jeudi. Elle est repartie avec des échantillons qui seront analysés.
En cours de journée, la direction de l’usine a publié un communiqué sur son site internet, où elle reconnaît qu’un incident en fin de process de fabrication a fait s’envoler des fragments d’isolant. Selon les premières investigations, une paroi filtrante serait restée ouverte après un changement de filtre intervenu le 11 février dernier. «C’est un peu comme si le clapet de votre aspirateur était mal fermé avant d’aspirer la poussière», explique Knauf. Aucune alerte n’a été déclenchée mais l’usine précise que le seuil d’émission de poussières est toujours resté intérieur au maximum autorisé. Et surtout que les fibres «sont certifiées EUCEB et donc reconnues comme inoffensives pour la santé humaine»
C’est justement ce dernier point qui inquiète particulièrement les riverains. «Nous craignons en effet que ces fibres soient plus dangereuses que ce que l’on veut laisser entendre. Au prime abord, elles n’ont pas la même consistance que les poussières qui s’échappent constamment», défend Danielle Sansalone. Elle poursuit : «En cinq ans, cette usine nous aura tout fait : les déchets, les odeurs, l es poussières, les incendies … Où est le bijou de technologie qu’on nous a vendu ? Il y a de quoi se poser des questions». De son côté, le maire attend de voir ce qui sera «concrètement proposé pour que ce genre d’incident ne se reproduise pas. Aujourd’hui, il faut que les choses soient claires».
Chrystelle Folny
(le Républicain lorrain)