Les importants travaux menés à la Côte-des-Roses Bel-Air vont métamorphoser le quartier. Alors qu’ils vont durer au moins jusqu’en 2028, habitants et anciens habitants évoquent le passé et l’avenir.
Le quartier de la Côte-des-Roses Bel-Air est en pleine métamorphose avec des travaux de restructuration projetés jusqu’en 2028 au minimum. C’est tout un secteur de la ville qui est ainsi repensé avec la promesse de transformer le cadre de vie. Lors du lancement d’une exposition éphémère réalisée par le centre social Le Lierre, certains habitants et anciens résidents de « la Côte » se sont rassemblés. Ils ont ravivé la flamme des souvenirs d’antan. Tout en évoquant les opérations menées.
«J’habite dans le quartier depuis 1974. J’y suis très attachée et cela s’est traduit par la création de l’Association thionvilloise de loisirs, pour la promotion des loisirs populaires sur le secteur. Les bureaux étaient au niveau de la crèche Sainte-Anne. J’ai aussi passé 45 ans à faire du volley dans ce quartier. C’était une activité multiculturelle qui permettait aux jeunes de s’intégrer par la pratique du sport», confie Carla Bonato-Deharder. Elle garde le souvenir d’un quartier plein de vie. De moments précieux aussi, par exemple au moment de boire le thé à l’extérieur. «Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je trouve qu’il y a moins d’échanges entre les habitants. Il faut dire qu’il n’y avait pas autant d’écrans à l’époque. Il y avait surtout des personnes qui avaient des points communs, comme celui de travailler dans la sidérurgie à la Sollac».
« L’emplacement de l’hôpital Bel-Air, c’était notre terrain de foot »
Jean-Claude Fischer n’habite plus dans le quartier, mais il fait partie des pionniers : «Je suis arrivé à la Côte-des-Roses en 1948 alors que le quartier n’existait même pas ! Il n’y avait rien de construit à l‘époque. L’emplacement de l’hôpital Bel-Air, c’était notre terrain de foot. Il n’y avait que la résidence Sainte-Anne où j’ai habité dès mon sixième jour parmi les cinq locataires. Puis une ferme plus loin. J’allais à l’école de Guentrange en traversant les champs en passant par l’actuelle route du Crève-Cœur. J’ai vu les premières barres d’immeubles en 1954. Des centaines de familles sont venues et j’ai eu plein de copains», se remémore-t-il.
Habitants ou anciens résidents du quartier suivent attentivement la métamorphose en cours. «Je suis la progression des travaux tous les jours, souligne Carla Bonato-Deharder. Le quartier est en train de changer. Quelqu’un qui reviendrait après plusieurs années ne reconnaîtrait pas le quartier ! Il y avait un besoin de changement et de rénovation avec des blocs délabrés. Je me suis toujours sentie bien dans ce quartier et je ne veux pas en partir».
La galerie commerciale en projet est un besoin pour les anciens, ne serait-ce que pour pouvoir aller dans une boulangerie ou une épicerie. «Il faut des commerces de proximité. La rénovation est quelque chose de merveilleux et une belle opportunité pour le quartier», conclut Jean-Claude Fischer. Un sentiment très partagé.
Andréa Lamy
(Le Républicain Lorrain)