Thionville – Anne Grommerch : « Je veux gagner au premier tour »

Sans surprise, Anne Grommerch est candidate à l’élection municipale. Avec une seule promesse faite aux Thionvillois : celle de continuer le travail accompli.

Elle revient d’une semaine à Marrakech en famille, Anne Grommerch. Juste le temps de regonfler les batteries pour repartir en campagne. Avec la même énergie que l’an dernier. Mais avec, cette fois, un costume de favori qui change tout.

Sa candidature

«Bien sûr que je suis candidate !, sourit Anne Grommerch. La question ne s’est même pas posée. Je dois poursuivre tout le travail accompli depuis un an. On a été stoppés en plein vol par cette décision du Conseil d’État. Il nous faut maintenant revenir aux responsabilités le plus vite possible pour continuer le travail.»

Son angle d’attaque

Anne Grommerch sait qu’elle est la grande favorite de cette élection. Et elle a bien l’intention de rester au-dessus de la mêlée durant toute la campagne. «Avant de partir en vacances, j’ai donné une consigne et une seule aux membres de mon équipe : on ne répond pas aux attaques. Nos adversaires vont passer leur temps à nous dénigrer, à mentir à notre sujet et à nous provoquer. Nous resterons au-dessus de tout cela. Moi, je mènerai une campagne propre. La haine est un sentiment que je ne connais pas.»

Est-elle vraiment prête à laisser ses adversaires dire et écrire partout qu’elle aurait fraudé ? «C’est la seule entorse à la règle de non-réponse que je m’autorise. J’enverrai prochainement aux Thionvillois le communiqué de presse du Conseil d’État suite à l’annulation des élections. Ils pourront ainsi constater qu’il n’y a jamais eu ni fraude ni triche de ma part. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le Conseil d’État.»

«Pour le reste, je défendrai mon bilan et parlerai de l’avenir de Thionville», annonce Anne Grommerch. «Je suis fière du travail accompli à la tête de la ville. Je n’ai aucun regret.»

Ses propositions

En 2014, elle promettait le changement, espérant succéder à Bertrand Mertz. Cette fois-ci, elle propose aux Thionvillois la continuité. «Nous allons poursuivre sur la trajectoire que nous avons dessinée depuis un an, annonce-t-elle. Je ne vais pas sortir de surprise de mon chapeau. Les Thionvillois connaissent nos priorités, le sens de nos actions, nos méthodes de travail et ont pu apprécier nos premiers résultats. Ma priorité absolue reste l’emploi. En temps de crise, tous nos efforts doivent être portés sur le développement économique et l’emploi. Je n’oublie pas l’aide aux plus fragiles. Avant l’annulation, nous étions en train d’élaborer un plan handicap très ambitieux. J’ai hâte de me remettre au travail.»

Et les 136 propositions du fameux livre-programme de l’an dernier ? «Je l’ai dit, dans le contexte financier qui est le nôtre, certains engagements devront être différés. Mais ils constituent toujours un objectif. Il nous faudra peut-être deux mandats pour tenir nos engagements, mais nous les tiendrons. D’ailleurs, nous en avons déjà tenus beaucoup. Peut-être pas assez encore à mon goût, mais c’est parce que le temps politique est trop lent et moi trop impatiente.»

Sa liste

Alors que Bertrand Mertz fait son mercato, Anne Grommerch joue, là aussi, la carte de la continuité. Sa liste à elle est déjà prête. Et pour cause : ce sera quasiment la même que l’an dernier. «Toute l’équipe a très bien travaillé et nous avons trouvé une cohésion parfaite. Je ne vois pas pourquoi je devrais demander à des gens qui ont fait du bon travail de laisser la place à d’autres.»

Et pourtant, elle est très sollicitée. «Je reçois de nombreux coups de fil de gens qui aimeraient nous rejoindre. Aujourd’hui, je n’ai que deux places à proposer. Des colistiers de 2014 qui étaient en fin de liste, en position non éligible et qui ne souhaitent pas repartir pour des raisons personnelles.» Sa liste portera le même nom que l’an dernier : « Thionville au cœur ».

Et en cas de victoire, elle annonce déjà la couleur : tous les adjoints seront reconduits dans leurs délégations. Une manière (encore) de faire passer cette annulation comme un simple contretemps.

Son état d’esprit

Anne Grommerch est surmotivée. «Cela m’a fait un coup, au moment où le rapporteur public a demandé l’annulation, mais après une nuit de sommeil, j’avais retrouvé la pêche !», assure-t-elle. Et les centaines de messages de soutien reçus depuis ont décuplé son énergie. «Je réunis mes troupes cette semaine et après, on commence le porte-à-porte, annonce-t-elle. Je vais rencontrer un maximum de Thionvillois, leur parler de ce que nous avons fait et de ce que nous allons faire.»

Elle ne cache pas son objectif : «Je veux gagner au premier tour. Thionville aura déjà perdu assez de temps et d’argent comme ça. Autant éviter un second tour. Et puis, on ferait la séance d’installation un 18 juin… Ça aurait de la gueule, non ?»

Anthony Villeneuve (Le Républicain Lorrain)