Ce mardi 21 avril à Metz, un homme de 39 ans, en état de manque, s’en est pris à sa mère dans un épisode violent. Dimanche, le suspect avait déjà frappé sa mère selon un témoin et lundi, il était venu casser la porte du pavillon de ses parents.
Des éclats de verre, des fragments de carrosserie éparpillés sur le sol autour de trois voitures rangées côte à côte devant le 75 de la rue de Lorient. Elles portent toutes les traces d’un voiturier maladroit qui n’est autre que l’un des fils de la famille.
Interdit de paraître dans le quartier par un jugement prononcé en 2013 après qu’il a poussé son père dans l’escalier et lui a fracturé les côtes, le fils, âgé de 39 ans, brave l’interdit depuis 72 heures. « Dimanche, il a frappé sa mère. Il lui a mis une gifle et lui a jeté une boîte de sel à la tête », raconte Evelyne, sa belle-sœur. Lundi, il a cassé la porte de la maison et mardi, il est arrivé vers 9 h 30 au volant sa voiture.
« Il m’a vue », reprend Evelyne, « mais est allé vers sa mère et l’a prise à la gorge. Elle a 72 ans », ajoute le témoin qui intervient pour desserrer les mains de l’agresseur. Elle le tire par les épaules et reçoit un revers de la main en pleine figure. « Mon mari, qui bricolait dans une autre pièce, l’a pris et m’a défendue », mais sous le coup de la colère, le fils sort de la maison par le garage puis prend le volant de sa voiture et entame un stock-car en enchaînant des manœuvres désordonnées.
Marche arrière dans le mur d’une propriété voisine, marche avant dans le coffre de la voiture de son frère. Son propre véhicule ne résiste pas au traitement. L’avant est totalement défoncé par la série de chocs.
Toxicomane depuis vingt ans
Le fils sort de l’habitacle, prend tout ce qui lui tombe sous la main dans le coffre, jette des outils, le cric de sa voiture et quand il n’a plus de «munitions» trouve des pierres et les lance sur les vitres et les pare-brises puis monte sur le toit de son véhicule où il tient des propos délirants avant de se porter un coup de couteau au bras et dans le flanc gauche et de partir à pied et en sang. Il est rattrapé un peu plus loin.
Son état d’énervement est pris très au sérieux par la police. Plusieurs patrouilles se garent dans une rue voisine pour ne pas ajouter de pression sur le trentenaire hors de lui que les pompiers messins prennent en charge et dirigent vers l’hôpital de Mercy. Sa maman, choquée par l’épreuve qu’il lui a imposée un peu plus tôt, a elle aussi été évacuée vers le même établissement.
Le retour du calme laisse éclater l’exaspération des proches de ce toxicomane depuis 20 ans. « Il vient à la maison pour prendre des objets et les vendre », dit un parent. Un moyen de financer sa consommation de poudre que ses allocations ne suffisent pas à satisfaire l’achat de produit. Celui dont l’absence l’a justement plongé hier dans un état de manque tout en exacerbant son agressivité et sa violence.
Une violence qui l’a conduit à faire des séjours dans des services de psychiatrie, mais à passer également du temps derrière les barreaux.
Élargi en février dernier, il avait purgé une peine d’un an d’emprisonnement pour avoir exercé des violences sur une femme à Briey.
Le Républicain lorrain