Les quatre adolescents accusés d’avoir harcelé le jeune Lucas ont été reconnus coupables de harcèlement, mais pas du suicide.
Le tribunal a rendu son verdict : les quatre adolescents de Golbey (Vosges) accusés d’avoir harcelé le jeune Lucas, qui s’était suicidé en janvier dernier, ont été reconnus coupables de harcèlement. Mais le tribunal pour enfants d’Epinal n’a pas retenu de lien de causalité entre ces faits et le suicide de l’adolescent.
Des mesures éducatives provisoires ont été prononcées à l’encontre des quatre collégiens en attendant la prochaine audience qui décidera de leurs sanctions, fixée au 22 janvier 2024.
Ils encourent jusqu’à 18 mois de prison, une peine maximale qui aurait été beaucoup plus sévère si le tribunal les avait reconnus coupables de harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide : la peine encourue aurait alors été de 5 ans de prison.
Le tribunal a suivi l’avis du substitut du procureur
Lucas, 13 ans, a mis fin à ses jours le 7 janvier dans les Vosges, après avoir laissé un mot. Ses proches avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont l’adolescent s’était dit victime de la part d’élèves de son collège.
Les quatre adolescents ont déjà comparu tout début avril devant le tribunal pour enfants d’Épinal lors d’une audience à huis clos, qui avait duré six heures.
À son issue, le substitut du procureur Antoine Perrin avait requis une requalification des faits, demandant ainsi que les adolescents soient poursuivis non plus pour « harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide » mais pour « harcèlement scolaire sans lien de causalité avec le suicide ». Un revirement lié à « la date du dernier fait de harcèlement caractérisé, remontant à novembre. Il s’est écoulé plus d’un mois entre le dernier fait caractérisé et le suicide », avait justifié le procureur d’Epinal, Frédéric Nahon.
Le tribunal pour enfants est allé dans le même sens en requalifiant les faits de harcèlement scolaire ayant entraîné une ITT inférieure à huit jours.
Lors de cette première audience, les quatre collégiens n’avaient concédé que quelques moqueries, rien d’autre. Une insanité pour l’avocate de la maman de Lucas, Me Catherine Faivre, qui déclarait le lendemain : « Il s’agit plus que de simples moqueries ».