Inadapté pour les animaux sauvages, le petit zoo urbain de Strasbourg situé à deux pas des institutions européennes cherche à se restructurer pour éviter de disparaitre, privant la ville d’un centre d’attraction.
Le maire socialiste Roland Ries a rejeté cette semaine l’idée de la disparition du zoo strasbourgeois lors de la discussion sur le renouvellement de la subvention municipale. Une enveloppe de 270 000 euros a été votée par 46 voix contre 10. Celle-ci est gérée par l’Association Les Amis du Zoo, propriétaire des animaux. La Ville ne possède que les murs.
« Supprimer le zoo, je ne suis pas d’accord. C’est une tradition ancienne », a affirmé l’édile. « Les familles y vont. C’est une promenade du dimanche qui a son intérêt public », a-t-il expliqué.
Le zoo de Strasbourg a été crée en 1895 dans le parc de l’Orangerie, un espace vert situé dans le quartier résidentiel où sont installés l’hémicycle du Parlement européen et le siège du Conseil de l’Europe.
L’animalerie est flanquée depuis 1990 d’une mini-ferme abritant des animaux domestiques dont certains en voie d’extinction comme la poule d’Alsace et le mouton rouge du Roussillon. Un enclos est réservé aux cigognes, l’emblématique échassier de l’Alsace que l’on peut voir, quand on s’y promène, tournoyer au-dessus du parc.
Polémique sur les conditions de captivité
Près de 70 espèces vivent sur moins d’un hectare dans l’animalerie et la polémique porte sur les conditions de vie « déplorables » de certains animaux, lynx de Sibérie et macaques de Tonkéan, dont les enclos sont inadaptés pour leur bien être car trop étroits et avec un sol en béton, dénoncent les associations de défense des animaux. Divers projets sont en discussion au sein d’un groupe de travail dirigé par Christel Kohler, adjointe au maire en charge de l’Environnement, réunissant Les Amis du Zoo, des élus municipaux et les associations de défense des animaux. Une concertation publique devrait être lancée dans le courant de cette année.
Roland Ries a insisté sur la nécessité de faire évoluer le zoo, en maintenant la gratuité. L’intérêt pédagogique est également mis en avant. « On peut discuter du choix des espèces animales. Est-ce que ça doit être des espèces purement domestiques ou est ce que ça peut être des espèces sauvages françaises ou européennes. Toute l’étude tourne autour de ce choix », a-t-il expliqué.
L’Association Alsace Nature n’est pas convaincue de la nécessité de maintenir des animaux en captivité. « On peut utiliser les outils numériques, montrer des images en direct des animaux dans leur habitat naturel », a soutenu son président Stéphane Giraud. « On est obligé de prendre en compte les animaux présents », a-t-il toutefois reconnu.
Le Quotidien/AFP