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Strasbourg : la nouvelle maire abroge un arrêté anti-mendicité


Jeanne Barseghian estimait que cet arrêté "portait atteinte à la dignité des personnes et réduisait le droit et la jouissance des usages de la ville". (photo AFP)

La maire écologiste de Strasbourg Jeanne Barseghian a abrogé jeudi un arrêté anti-mendicité agressive pris par son prédécesseur socialiste, jugeant qu’il « portait atteinte à la dignité des personnes », a annoncé la mairie dans un communiqué.

« Dans une ville où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté, c’est la pauvreté qu’il faut combattre et non les pauvres », a déclaré Jeanne Barseghian, estimant que cet arrêté « portait atteinte à la dignité des personnes et réduisait le droit et la jouissance des usages de la ville ».

Face à cette pauvreté, la nouvelle maire, qui a devancé au second tour des municipales Alain Fontanel, candidat LREM soutenu par le maire socialiste sortant Roland Ries, annonce qu’elle souhaite renforcer « les moyens de l’équipe mobile de rue » et associer prévention, accompagnement social, médical et psychologique, traitement des addictions, recherche d’un logement et insertion sociale.

« Une attention particulière sera portée au mobilier et aux aménagements urbains afin de les rendre accueillants pour toutes et tous », souligne également le communiqué.

C’était « une faute politique »

Ciblant trois secteurs du centre historique, cet arrêté anti-mendicité avait été pris à titre d’expérimentation en avril 2019 et s’appliquait jusqu’à la fin de l’été puis à nouveau pendant le marché de Noël, de fin novembre à fin décembre, les deux périodes où l’affluence est la plus importante dans le centre-ville de Strasbourg. Il interdisait, de 10h à 20h, l’occupation prolongée des voies publiques, qu’elle soit accompagnée ou non de sollicitation des passants, lorsqu’elle était de nature à entraver la libre circulation ou à porter atteinte à la tranquillité publique.

Ce texte avait profondément divisé la précédente majorité. Jeanne Barseghian, alors conseillère municipale, avait dénoncé dans une tribune co-signée avec d’autres élus et des militants associatifs « une faute politique ».

LQ/AFP