Après les déjections canines, Thionville part en guerre contre les mégots. Une campagne d’affichage qui se veut choc et de nombreuses actions de sensibilisation seront menées en partenariat avec les associations, les commerçants, les collèges et les lycées dès janvier 2020.
Nombreuses sont les villes françaises à avoir déclaré la guerre aux mégots. Thionville vient d’entrer dans cette bataille. Petit par la taille, le mégot n’en est pas moins un déchet qui génère une pollution environnementale importante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Chaque année, ce sont 2 500 tonnes de mégots qui sont jetées sur la chaussée en France, s’agglomèrent dans le caniveau, obstruent les égouts et finissent leur vie dans les cours d’eau et la mer où ils mettent douze ans à se désagréger. Un mégot, parce qu’il est chargé en métaux lourds notamment, pollue à lui seul 500 litres d’eau et cause des dommages irréparables sur la faune et la flore.
Quel constat ?
«Des mégots, il y en a partout, aux arrêts de bus, à la sortie des lieux de travail, sur les parkings, dans les parcs, devant les lycées, etc. Alors un de plus ou un de moins… Les mégots appellent les mégots», soupire Patricia Renaux, adjointe au maire de Thionville déléguée à l’environnement et au cadre de vie. De par sa taille, il échappe au balayage mécanique et contraint les agents municipaux à un ramassage manuel. «C’est non seulement fastidieux mais cela coûte très cher à la collectivité», poursuit l’adjointe au maire. «Trop de gens pensent encore à tort qu’un mégot, c’est biodégradable et que le jeter dans l’avaloir ou par terre n’a pas de conséquences sur l’environnement», pointe Aurélie Debrin, directrice du cadre de vie à la municipalité.
Une campagne d’affichage
Deux affiches serviront de support visuel pour la campagne de sensibilisation voulue par la mairie et seront placées sur les abris de bus début janvier 2020. Avant cela, elles feront leur apparition sur les réseaux sociaux de la municipalité dès le mois de décembre. «L’une est basée sur la pédagogie avec l’emploi de chiffres clés, l’autre se veut plus choquante, plus coup-de-poing, reprend Patricia Renaux. Sensibilisation plutôt que répression, même s’ «il n’est pas inutile de rappeler qu’un fumeur est passible d’une amende de 68 euros dès lors qu’il jette son mégot par terre».
Des partenariats
La mairie entend mener cette bataille avec l’aide de différents partenaires : les associations, les commerçants, les établissements scolaires du secondaire et le conseil municipal des jeunes. Achat de cendriers à sondage disposés aux endroits clés, distribution de cendriers de poche, réalisation de tags éphémères placés devant les avaloirs portant la mention : «Ici commence la Moselle, prière de ne rien jeter», vont être systématisés d’ici le 31 mai 2020.
Une journée de mobilisation
La Journée mondiale sans tabac sera le point d’orgue de cette campagne avec une mobilisation de volontaires pour aider à ramasser les mégots à l’instar d’associations comme Captain Planet. «Toute bouteille de 500 ml remplie de mégots sera échangée contre des places de cinéma, des entrées à la piscine», détaille Patricia Renaux. Une journée qui devrait aussi permettre aux restaurateurs et aux cafetiers de s’impliquer.