Le patron du groupe Stellantis, Carlos Tavares, était ce matin à Trémery et cet après-midi à Metz-Borny. Devant les salariés messins, il a évoqué plusieurs questions, notamment l’arrêt de la production des véhicules thermiques, l’emploi et sa rémunération.
Il était annoncé sur les deux sites Stellantis de Metz et Trémery, Carlos Tavares est bien venu ce jeudi 27 avril.
Sur le site de Metz Borny cet après-midi, après Trémery le matin, le patron du groupe automobile est allé au-devant des 120 salariés passés aujourd’hui sur les chaînes de construction de la boîte de vitesses électrifiée. Il a ensuite accordé un peu de temps aux journalistes.
«En passant de l’usine de boîtes mécaniques à celle électrifiée, on passe d’un monde à l’autre et c’est un choc, a-t-il dit. Ça oblige à apprendre beaucoup de nouvelles choses, ça remet en cause les certitudes des salariés, de nous tous. C’est pour certains la peur de l’inconnu, aussi. Moi, je n’ai pas peur, j’ai confiance en les employés de Stellantis. Je l’ai constaté ici : le travail des salariés de Metz est remarquable.»
Guerre des prix
La guerre des prix du véhicule électrique, déclenchée par Tesla, est l’actualité dans le monde automobile. « Cette guerre des prix dégade tout : la valeur des produits, les conditions du travail, l’emploi », déplore le patron de Stellantis.
Mais le groupe ne peut y échapper… «On a besoin d’électrique abordable pour protéger la dimension déplacements des classes moyennes européennes», a-t-il souligné en référence à une voiture électrique qui ne pourrait afficher un coût au-delà des 25 000 € pour le client.
«Je ne veux toutefois pas rentrer dans cette guerre des prix.» Faisant référence aux marges gagnées par les constructeurs chinois, il s’est interrogé sur le coût des structures. «Faut-il disposer des mêmes ?» La question se pose en matière de concurrence.
«Il faut se préoccuper de la planète»
Pour les salariés de Stellantis, le patron Tavares rappelle chacun à cette affaire de l’état de la planète qui est assurément celle de chacun: «Aujourd’hui dans ce monde aux 1,4 milliard de véhicules en circulation, si on supprime totalement le thermique, on provoque une révolution. Mais il faut se préoccuper de la planète et sortir du parc roulant les véhicules peu performants. Tous les salariés des sites, comme à Metz, s’ils ne sont pas repris sur place, pourront l’être ailleurs. Ça demande à tous de la flexibilité, de la mobilité. Ça nous engage tous. Notre vie familiale avec. Je n’ai pas attendu que des dirigeants politiques interdisent le thermique en 2035. Ici en Moselle, on y travaille depuis 2015. Je l’ai fait parce que j’ai quatre petits-enfants.»
La question de sa rémunération
Dernier sujet évoqué cet après-midi sur le site de Metz-Borny par le patron de Stellantis, le montant de sa rémunération. Stratospherique comparé au salaire moyen pratiqué dans l’entreprise. Carlos Tavares n’élude aucun sujet : «Nous avons, essentiellement en France, un probleme de société avec cela. Donc si c’est le cas, il faut le régler par les urnes. Des partis politiques portent des projets de société modifiant les règles de rémunération des dirigeants dans le pays. Et chacun s’alignera sur ce qui aura été décidé.»