Dans la nuit du 7 au 8 février, son appartement a été incendié rue des Écoles, à Metz. Sylvie Lang-Klein tente de trouver une solution de relogement temporaire, le temps des travaux de réhabilitation. Deux semaines après le sinistre, elle raconte sa «galère».
« Ça fait 15 jours et je ne réalise toujours pas! J’essaye encore de récupérer ce qui peut l’être. La cuisine et le couloir ont été entièrement détruits. Les autres pièces sont noires de suie. » Dans la nuit du 7 au 8 février, vers 2 h, l’appartement qu’occupait Sylvie Lang-Klein au 2 rue des Écoles, au centre-ville de Metz, a été ravagé par le feu. En cause, un sèche-linge qui aurait mis le feu à la cuisine. Une fumée importante qui a généré beaucoup de suie et de dégâts dans tout le logement.
Ce n’est que vers 5 h du matin que les 17 autres locataires de l’immeuble avaient été autorisés à regagner leur logement. Quant à Sylvie et son petit-fils, âgé de 3 ans et demi, ils avaient trouvé refuge chez des proches. « Mon assurance prend en charge dix nuits d’hôtel. Pour l’instant, j’ai presque toujours été hébergée à gauche et à droite chez des proches. Il me reste encore quelques nuits d’hôtel, mais je préfère les garder en cas de besoin. Du coup, je prends mon sac et je voyage pour dormir chez ma fille ou chez des amis », explique cette standardiste de nuit, âgée de 52 ans.
Les yeux emplis de larmes, elle raconte les deux semaines qui se sont écoulées. « J’ai juste eu le droit d’enlever ce qui me tenait à cœur, à savoir des petits bibelots ou quelques bijoux. J’ai réussi à récupérer quelques papiers, mais aussi trois ou quatre pantalons. Je vivais dans ces 90 m 2 depuis 30 ans. On n’imagine pas tout ce que l’on peut avoir. Sans compter les souvenirs de ma maman, décédée il y a deux ans. C’était sentimental… »
«C’est émouvant. Il y a encore de l’humanité»
Dans les jours qui ont suivi drame, l’expert, mandaté par l’assurance de la propriétaire, mais également celui de l’assureur de la locataire se sont rendus sur place. « Tout est à refaire! L’un des experts m’a annoncé 8 à 10 mois de travaux! J’essaye de trouver une solution de relogement temporaire au centre-ville pour me permettre de m’occuper de mon petit-fils et d’aller à mon boulot dans le quartier de la gare. J’ai déposé des dossiers, qui doivent passer en commission, auprès des bailleurs sociaux. On m’a proposé un studio par rapport au fait que je suis seule et au loyer que je payais ici. Je sais très bien que je ne vais pas retrouver le même appartement. Dans quelques mois, une fois qu’il aura été refait, je veux y revivre. »
Très touchée par le vaste élan de solidarité qui s’est mis en place après le sinistre, Sylvie indique : « Certains sont des amis, d’autres des anonymes. Tout cela a été relayé par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Une cagnotte a été mise en place. Des gens m’ont donné des vêtements, d’autres me proposent du mobilier ou de l’électroménager. Mais tant que je n’ai pas de nouveau toit, je ne peux pas entreposer tout cela. » Et de poursuivre : « C’est émouvant! Dans notre société actuelle, je n’imaginais pas une chose pareille. Les gens sont très individualistes, mais il y a encore de l’humanité. Les gens me disent souvent : « Tu es assurée », mais personne ne peut imaginer toute cette galère que je vis depuis l’incendie… »
Delphine Dematte (Le Républicain lorrain)