Pour la Santé, Pierre Cuny plaide en faveur d’un cofinancement avec le Luxembourg de ce qu’il nomme le reste à charge de l’économie résidentielle.
Après le cofinancement en matière de mobilité (P + R à Metzange, parking silo à la gare SNCF livré fin mars), le maire de Thionville aimerait voir le voisin luxembourgeois coopérer sur un autre terrain : celui qu’il nomme «l’économie résidentielle». Pierre Cuny, qui rencontrait la presse récemment à Thionville, a fait comprendre qu’il suivrait ce fil rouge en 2025, même si aucune date n’est fixée pour la prochaine Conférence intergouvernementale (CIG), où se discute ce genre de dossier.D eux thématiques se distinguent actuellement dans l’analyse de l’élu. Il y a d’abord la garde d’enfants et plus singulièrement les places en crèche, pour lesquelles il appelle à un cofinancement. L’autre sujet que le maire de Thionville continuera de pousser en 2025 à l’échelle transfrontalière est celui du médical.
«Il existe une iniquité de recours aux soins dans notre secteur», assène-t-il à raison. D’un côté, les travailleurs frontaliers, qui peuvent indistinctement se faire soigner au Luxembourg ou en France avec un taux de remboursement calqué sur la CNS, la Caisse nationale de santé luxembourgeoise. De l’autre, les Mosellans travaillant en France qui, s’ils se font soigner au Luxembourg, sont remboursés sur la base française avec, à la clé, un reste à charge très important. «Et encore, il faut patienter un an avant d’être remboursé.»
Partant de là, plusieurs pistes pourraient être explorées. D’abord «créer une zone de libre circulation sur le plan médical», sorte de zone franche qui permettrait un meilleur accès aux soins et rendrait le territoire attractif pour les soignants.De plus, «au sein du Pôle métropolitain transfrontalier, je porte le projet qu’un médecin installé en France puisse facturer à un travailleur frontalier la consultation sur la base du tarif luxembourgeois», soit 57,70 euros à ce jour. Actuellement, tout frontalier qui consulte en France fait économiser – injustement – à la CNS. Une analyse que la sénatrice meurthe-et-mosellane Véronique Guillotin partage également.
Évidemment, il y a des obstacles, comme le droit européen, «mais on peut le faire évoluer», évoque Pierre Cuny. «Notre territoire doit être un territoire d’expérimentation», plaide-t-il. Et d’ajouter : «Il existe une quarantaine de zones comme la nôtre en Europe, des endroits où trois, quatre pays se touchent. Souvent, personne ne se parle.» Avec le Luxembourg, le dialogue est plutôt bon et le cofinancement a déjà porté ses fruits. «Aujourd’hui, il faut aller plus loin».
C.F.
(le Républicain lorrain)