Tout comme la Moselle, qui se dit victime d’une hémorragie de ses soignants vers le Luxembourg, la Belgique frontalière déplore également une fuite de son personnel infirmier vers les hôpitaux grand-ducaux.
« Le Luxembourg débauche de manière très sauvage », notamment les infirmières, s’émouvait la semaine dernière le monde médical mosellan privé comme public. Avec des salaires deux à trois fois plus élevés, le calcul est vite fait pour les soignants français, rincés et écœurés par des conditions de travail encore plus dégradées depuis la crise du Covid et alors que la deuxième vague de l’épidémie menace à nouveau un équilibre fragile.
Côté belge, à la frontière, la situation ressemble en tous points à celle dénoncée en Lorraine. Citée par l’agence de presse Belga, la directrice du département infirmier de l’intercommunale de soins de santé Vivalia, évoque pour 2019 environ « 50 départs vers le Grand-Duché, dont 42 rien que pour le site d’Arlon ». Soit « l’équivalent de trois unités de soins dans cet hôpital », souligne Bénédicte Leroy. Cette année, déjà 25 départs ont été comptabilisés. « En proportion, 57% des démissions l’année dernière l’étaient pour un départ vers le Luxembourg. Cette année, on est à 62,5% », constate-t-elle encore.
La directrice ne cache pas son désarroi face aux arguments luxembourgeois pour attirer les recrues belges. « On ne peut rien faire. De plus, ils mettent une grande pression pour raccourcir les préavis. »
Une députée fédérale cdH, Catherine Fonck, elle-même médecin, s’est également alarmée et saisie de la problématique en interpellant le Premier ministre Alexander De Croo sur Twitter mardi et l’exhortant d’intervenir auprès des autorités grand-ducales.
Monsieur le Premier @alexanderdecroo, des infirmiers de nos hôpitaux sont recrutés au Grand Duché de Luxembourg à coup de contrats alléchants. Cela pénalise nos hôpitaux. Déjà des lits usi qui doivent fermer. Merci d’intervenir en urgence auprès des autorités GDL! #covid19
— Catherine Fonck (@catherinefonck) October 20, 2020
LQ