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Série d’explosions à Mont-Saint-Martin : la piste locale privilégiée


Les renforts policiers de la CRS 80 de Reims ont été déployés à Mont-Saint-Martin en cette période de fêtes. (Photo d’illustration : afp)

L’enquête liée aux explosions qui secouent la commune depuis des semaines avance. Il semblerait que les auteurs utilisent des mortiers d’artifice pour créer la panique.

Le déploiement de policiers à Mont-Saint-Martin durant ces fêtes de fin d’année dissuaderait-il la délinquance? C’est en tout cas le constat dressé par les enquêteurs du commissariat de Longwy/Villerupt qui ont fait une priorité de l’affaire des explosions secouant la cité depuis des semaines. Selon le commissaire Sébastien Emé : «La surveillance reste accrue, les patrouilles renforcées et multipliées. Nous restons et resterons mobilisés pour apaiser le secteur.»

Car oui, la commune a besoin de sérénité et les habitants de pouvoir dormir sur leurs deux oreilles sans crainte que leurs biens ne soient touchés. «Le ou les auteurs des faits utilisent des mortiers d’artifice pour créer la panique», assure une source proche de l’enquête. «Cela n’a rien à voir avec des bombes artisanales, même si ces explosifs peuvent causer de gros dégâts.»

«Déshabiller Paul pour habiller Jacques»

Ce fonctionnaire balaie d’un revers de main la thèse d’une guerre de territoire de gangs extérieurs au Pays-Haut. «Nous sommes sur la piste de délinquants locaux. Nous progressons à grands pas. Mais pour l’heure, nous ne connaissons pas leurs motivations. Ce que nous savons en revanche, c’est que ces actes ne sont pas dirigés à l’encontre d’un groupe de personnes, ou d’élus.»

La lutte contre le trafic de stupéfiants en toile de fond? C’est en tout cas ce qu’a laissé sous-entendre la sous-préfète de Briey, Hélène Geronimi, qui a participé à une opération de police : «Les opérations montées par les policiers locaux ont dérangé, nous en sommes certains. D’où cette gradation dans la violence, avec un mode opératoire différent, jusque-là inconnu.»

Alors comment mettre un coup d’arrêt à cette situation? Dans l’urgence, des renforts de la CRS de Reims, 40 hommes au total, ont été affectés à ce secteur. «Oui, mais c’est déshabiller Paul pour habiller Jacques», s’indigne Anthony Alex, délégué Alliance police nationale 54 : «Ces effectifs assuraient initialement la sécurisation du marché de Noël de Strasbourg. Ce que nous voulons, c’est avoir les moyens nécessaires pour travailler normalement et assurer au quotidien notre rôle de protection des populations et des biens.»

Des effectifs réclamés

Un point de vue partagé par le syndicat Un1té 54. Selon Jérôme Delabre, son représentant : «Nous l’avons vu ces derniers jours : la présence policière sur le terrain dissuade la délinquance. Aujourd’hui, nous voulons que l’État nous entende et nous donne des effectifs à la hauteur de la tâche qui nous incombe.»

La circonscription de police de Longwy/Villerupt compte 95 fonctionnaires. «Il en faudrait au moins vingt supplémentaires pour effectuer les services extérieurs, afin d’étoffer les patrouilles et de disposer d’une unité spécialisée et d’une brigade anticriminalité qui fait défaut.» Sans oublier la partie investigations : «Les dossiers s’accumulent, car nous n’avons pas assez de personnes dédiées aux enquêtes. Avec 10 à 15 personnels en plus, la réponse pénale n’en sera que plus rapide.»

En cette période, on peut croire au miracle de Noël.