L’inquiétude regagne les salariés de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), après l’adoption en commission mercredi au Sénat d’amendements à une proposition de loi visant notamment à la conversion au biogaz de la centrale à charbon.
La centrale électrique Émile-Huchet est l’une des deux dernières centrales à charbon de France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique). Le président Emmanuel Macron avait annoncé, en 2023, leur conversion d’ici à 2027. Mais EDF a annoncé en septembre dernier la fermeture sèche de Cordemais.
Le mois dernier, une proposition de loi visant à permettre la conversion au biogaz de la centrale de Saint-Avold avait redonné espoir aux salariés, mais sa première lecture en commission des affaires économiques du Sénat a soulevé mercredi un vent de panique.
Les sénateurs ont voté un amendement incluant les centrales au fioul dans la proposition de loi, induisant aussi des «alourdissements bureaucratiques» venant «ralentir encore plus un processus déjà fragile», selon la CFDT de la centrale.
Par ce choix, ils ont décidé de «sacrifier la conversion de la centrale de Saint-Avold», s’alarme la CFDT dans un communiqué, le délégué syndical Thomas About évoquant une «catastrophe».
«Les évolutions du texte ne vont absolument pas dans le bon sens», a aussi estimé le sénateur socialiste de la Moselle Michaël Weber lors d’un point presse. «On souhaitait dans un premier temps que la conversion concerne bien les substances solides, donc le charbon, et non pas solides et liquides.»
Derrière cela, «se cache un lobbying acharné en faveur du fioul», estime la CDFT.
Le texte pourra toutefois être modifié mardi, lors de son examen en séance publique.
GazelEnergie emploie sur le site d’Émile-Huchet 150 personnes et quelque 500 emplois directs et indirects sont menacés, selon la CFDT.