Aymeric Swiakota, un jeune Hayangeois de 21 ans s’apprête à tourner son premier court métrage dans la vallée de la Fensch qui l’inspire tant. Une centaine de figurants seront mobilisés les 28 et 29 septembre, sur le site de l’U4 notamment. Rencontre.
Il nous mène tout naturellement vers les hauts-fourneaux. Sa madeleine. Depuis « le pont bleu », à Hayange, il loue la vue sur les géants de fer. Aymeric Swiatoka, 21 ans, a grandi avec cette image omniprésente, silhouettes massives qu’il distingue depuis la fenêtre de sa chambre. « Si je tousse, c’est à cause de ça ! », plaisante-t-il.
Une centaine de figurants
Ce Hayangeois pure souche, qui a délaissé la fac après deux ans en sciences humaines et sociales « histoire d’avoir le temps de faire autre chose », ne se lasse pas de cette empreinte du passé. Sur le point de lancer sa société de production audiovisuelle, il entend se constituer une carte de visite. Comment ? En réalisant un court métrage ayant pour décor les hauts-fourneaux. « Un truc un peu space », convient-il, pour lequel il va devoir mobiliser une centaine de figurants sur le site de l’U4 à Uckange, notamment. Aymeric a pensé son projet en trois parties : « un clip de rap façon années 90, un peu brut ; une séquence de film en référence à Un homme et une femme de Lelouch, et enfin, un documentaire avec des ouvriers grévistes face à leur patron ». « Space », il avait prévenu…
L’amour qu’il porte à sa vallée
Le casting est déjà bouclé. Le jeune homme n’est pas allé piocher bien loin : La Bascule, le bar tenu par son père, dans lequel il a grandi et « écouté les discussions de grands jusqu’à ce que ma mère me dise d’aller au lit », s’est avérée un vivier de choix. « En ce moment, au comptoir, tout le monde ne parle plus que de ça ! », s’enthousiasme l’enfant de la Fensch qui n’a jamais coupé le cordon.
Papa et maman ont été embarqués dans l’aventure. C’était juste une évidence pour Aymeric, qui décrit une relation « fusionnelle » avec ses parents qu’il admire. Henrique jouera les chefs-décorateurs. Shirley, qui s’était déjà frottée à l’équipe de tournage d’ Ouvert 24/7 , long métrage en trois segments tourné à Hayange, sera assistante réalisatrice. « J’ai la chance d’être entouré d’une équipe technique qui connaît le métier, se réjouit le jeune réalisateur — lui préfère dire « technicien » —, qui passera aussi devant la caméra. « Tout le monde sera au même niveau et j’ai juste envie que les gens qui ont bien voulu s’investir un week-end pour moi se sentent bien. »
Actuellement volontaire en service civique à la Compagnie des Ô portée par le comédien Nicolas Turon, Aymeric Swiatoka rêve de cinéma, évidemment. Engagé, assurément. L’amour qu’il porte à sa vallée pourrait bien lui offrir la plus belle des matières.
Joan Moïse (Le Républicain Lorrain)