Les circonstances de la rixe qui a opposé, samedi soir, les communautés albanaise et afghane dans un foyer d’hébergement d’urgence de Metz, ne sont toujours pas claires.
Peu après minuit, deux Afghans, âgés de 18 et 25 ans, sont tombés du sixième étage du bâtiment. Ils avaient maille à partir avec plus d’une vingtaine d’Albanais, dont certains étaient armés. Ces derniers étaient rentrés de force dans la chambre du foyer où ils s’étaient réfugiés.
Un différend violent qui intervient sur fond d’extrême précarité. En effet, les agresseurs présumés auraient reproché aux victimes d’avoir pris trop de bouteilles d’eau lors d’une récente distribution. Quelques heures avant le drame, deux tentes qui hébergeaient des Afghans avaient été incendiées sur le camp de fortune de Blida, installé non loin du foyer Amli.
Tombés ou défenestrés ?
Six victimes avaient été prises en charge par les secours, dont deux dans un état jugé préoccupant. Agée de 18 ans, l’une d’elles avait été héliportée à Nancy. Hier, son état, bien que stationnaire, restait alarmant. Quant à la seconde, elle se trouve toujours à Mercy. Souffrant de multiples fractures, elle n’a toujours pas pu être auditionnée par les enquêteurs de la brigade criminelle de la sûreté départementale.
Neuf Albanais avaient été rapidement interpellés et placés en garde à vue. Quatre ont été remis en liberté hier après-midi. Cinq autres ont été présentés, en fin d’après-midi, à un juge d’instruction. Ils pourraient être mis en examen pour tentative de meurtre et violence avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné une ITT n’excédant pas 8 jours. Une information judicaire devait être ouverte pour faire toute la lumière sur les circonstances de la chute des deux victimes. Ont-elles été défenestrées par leurs agresseurs ou sont-elles tombées en tentant de leur échapper ?
D.-A. D. (Le Républicain Lorrain)