L’académie de Nancy-Metz reste l’une des rares à perdre des postes d’enseignants dans le 1er degré : 19 pour cette rentrée. En Moselle, les syndicats espèrent encore glaner une vingtaine d’ouvertures de classe d’ici à mercredi.
L’heure de la rentrée sonnera mardi pour les 217 979 écoliers lorrains du public et du privé. Bien que prévisionnel avant les comptages, ce chiffre marque une baisse démographique de près de 730 élèves qui se traduit par la perte de 19 postes d’enseignants sur l’ensemble de l’académie de Nancy-Metz. Ce qui en fait l’une des rares dans ce cas alors que 2 511 créations sont actées au niveau national.
La situation est cependant très disparate suivant les départements. Forte d’une légère hausse de ses effectifs qui devrait l’amener à dépasser les 97 300 élèves, la Moselle est le seul département lorrain à gagner des postes : 13 au total. Pas de quoi atténuer les âpres négociations autour de la carte scolaire. Car, malgré cette dotation supplémentaire, 121 fermetures de classes ont été annoncées. Contre seulement 70 ouvertures.
Un différentiel énorme qui s’explique par la stratégie choisie par Antoine Chaleix. Le directeur académique de Moselle a opté pour le renforcement de la brigade des remplaçants à hauteur d’une cinquantaine de postes. En l’espace de trois ans, celle-ci avait vu ses effectifs fondre de 120 à 30, provoquant des situations intenables. Un choix contesté par le Snuipp-FSU, syndicat majoritaire. « Il y a un réel besoin de postes de remplaçants, c’est certain. Mais ils sont créés au détriment des effectifs, dépassant parfois les 25 élèves par classe en élémentaire, voire 32 en maternelle », explique Eric Zolver. Le syndicaliste mise sur un rééquilibrage après les comptages de rentrée : « La marge est maigre mais nous espérons l’ouverture d’une vingtaine de postes », espère celui qui regrette également la réduction des décharges de direction.
16 écoles fermées en Meurthe-et-Moselle
La Meurthe-et-Moselle, pour sa part, s’apprête à vivre une rentrée inédite. Si les effectifs restent globalement stables (environ 64 700 élèves), 16 écoles ont purement et simplement fermé durant l’été. Même si trois établissements disparaissent à Nancy, c’est surtout le secteur rural qui est touché. Beaucoup d’élus locaux, soucieux de faire des économies, optent pour les regroupements pédagogiques. Avec le soutien du rectorat qui y voit un excellent moyen de simplifier son organisation. Là où les syndicats meurthe-et-mosellans soulèvent la fatigue consécutive aux déplacements que cela va engendrer chez l’élève.
Pour le reste, la Meurthe-et-Moselle perd neuf postes d’enseignants, contre 16 dans les Vosges et 7 en Meuse. « Cela se traduit par des postes de remplaçants en moins alors que nous avions déjà de gros problèmes à ce niveau », regrette Emmanuel Degritot, co-secrétaire départemental du Snuipp-FSU 54. Il rappelle au passage qu’« on est bien loin des 20 000 créations nationales de postes promises par François Hollande en début de mandat », regrettant aussi que l’opération « plus de maîtres que de classes » reste circonscrite aux Zep (Zones d’éducation prioritaire).
Au niveau pédagogique, cette rentrée sera marquée par deux nouveautés : les programmes de maternelle et la mise en place d’un enseignement moral et civique. Emmanuel Degritot les trouve « intéressantes », mais y ajoute un bémol : « il faut que les enseignants puissent s’emparer de ces nouveautés. Or, personne n’a été formé. En Meurthe-et-Moselle, ils ne partent plus en formation continue depuis plusieurs années. »
Ph.M. (Le Républicain lorrain)