Après six mois de discussion et de mobilisation pour sauver les lignes de bus transfrontalières jusque là exploitées par la société Transfensch, le CUBt a obtenu du Luxembourg que deux sur trois soient reprises.
Il y a tout juste un an, les usagers des lignes transfrontalières 302, 303 et 323 apprenaient que leur moyen de transport était en sursis avant suppression définitive le 1er juin 2017. La raison ? L’exploitant, la société Transfensch, les jugeait trop onéreuses. « On nous a dit que ces trois lignes coûtaient 2 millions d’euros par an… Mais, dans le même temps, le Smitu travaillait sur le projet de bus à haut niveau de service (Citézen) pour un montant de 140 millions d’euros… » se souvient un des membres fondateurs du CUBt (collectif d’usagers des bus transfrontaliers franco-luxembourgeois).
Colère et incompréhension dominent. Loin de se démonter, les usagers prennent les choses en main, se regroupent, créent une page Facebook, et montent au créneau. « Nous sommes venus à la réunion publique avec des propositions. On avait alors bon espoir de sauver nos lignes. » le collectif multiplie les actions et va même à la rencontre de la direction des transports luxembourgeoise au ministère. « On s’est rendu compte que le dossier était éminemment compliqué. Le couperet est tombé en novembre 2016 ».
Une pétition a circulé à Mondorf
Le 1er juin, comme prévu, la ligne 323 qui desservait Florange a cessé de rouler côté français, la 302 a été remplacée par le Luxembourg pour devenir la nouvelle 323 quant à la 303 qui desservait notamment Manom, Cattenom et Mondorf, plus rien. « Une pétition a circulé à Mondorf et a recueilli 150 signatures. Ce qui n’a pas manqué d’interpeller le ministre des Transports luxembourgeois », poursuit la cofondatrice du CUBt. D’autant qu’une étude pointait du doigt, dans le même temps, la douane de Mondorf devenue la deuxième plus chargée du Grand-Duché avec 10 000 véhicules par jour.
« Nous avons reçu un projet d de reprise de la 303 fin juillet que nous avons fait circuler auprès de plus de deux cents personnes », raconte la porte-parole du CUBt. La bataille touche à sa fin.
Le 15 septembre, la ligne renaît de ses cendres. Elle dessert Manom, Garche, Cattenom, Mondorf, Frisange, Hesperange, ZI Contern et le plateau du Kirchberg et offre aux usagers vingt rotations quotidiennes entre 4h40 et 21h40. « C’est même plus que ce quon avait demandé! Au final, on a un service plus étoffé avec un bus toutes les demi-heures entre 5h40 et 7h40 ».
Côté tarif, pas de changement si ce n’est qu’avec un titre de transport « on peut prendre n’importe quel bus », note la cofondatrice du collectif d’usagers.
Mission accomplie pour le CUBt qui, s’il a raccroché les gants, n’a pas quitté le ring pour autant. Et sa porte-parole d’affirmer : « On reste mobilisé ».
Catherine Roeder (Le Républicain Lorrain)