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Régulation sur l’A31 : il faut s’y plier de gré ou de force


Les horaires de régulation commencent à être mieux maîtrisés par les services de l’Etat et la Direst qui s’efforcent d’adapter le système à la réalité du trafic autoroutier dans les deux sens de circulation. (Photo : RL)

L’État et la Direst affinent leur dispositif de régulation dynamique de la vitesse sur l’A31, obligatoire depuis octobre entre Richemont et Thionville. Beaucoup d’automobilistes ne respectent que partiellement ces limitations. Une erreur, car les contrôles sont là.

Il faut du temps pour que les automobilistes s’habituent au principe de vitesse régulée sur l’A31. La phase expérimentale étant terminée depuis un peu plus de trois mois, force est de constater que les usagers ont encore beaucoup de mal à respecter les vitesses indiquées, en particulier quand les panneaux à message variable indiquent 70 km/h.

Il faut freiner alors que des cohortes de véhicules continuent de filer à plus de 110 km/h sur la voie de gauche et que les routiers ne décélèrent pas dans le rétroviseur avec leurs poids lourds de plus de trente tonnes lancés à 90 km/h.

Au départ, le principe de la régulation est de « faire circuler les véhicules à la même vitesse pour optimiser les flux », rappelle Élise Bas, chef de cabinet du préfet, et donc éviter les bouchons. Le souci, est que l’efficacité du système « repose sur une modification du comportement des usagers ». Utopiste ?

CONVAINCRE

Si certains automobilistes s’efforcent de respecter les indications, d’autres s’en fichent royalement ou n’y comprennent strictement rien, voire les deux. Pour autant, cela permet déjà une réduction de 25% des accidents. Côté sécurité, rien à redire. Mais pour aller plus loin, il est impératif de remporter l’adhésion des usagers, ce qui prendra du temps. C’est la clé de la réussite de ce dispositif encore innovant sur le réseau routier français. « La régulation dynamique des vitesses seule n’empêchera pas les bouchons, insiste Élise Bas. Seule la réduction collective des vitesses permettra d’atteindre cet objectif. » Collective…

VOITURES ETRANGERES

Il suffit de lire les plaques minéralogiques, mais les habitués le constatent quotidiennement : nombre de chauffards sont Luxembourgeois, ou en tout cas roulent avec des plaques oranges caractéristiques. À décharge des conducteurs étrangers, les indications sont données uniquement en français sur l’A31. « Matériellement il n’y a pas la place sur les panneaux à message variable pour écrire des messages en plusieurs langues, justifie Élise Bas. Mais nous essayons de développer les pictogrammes, c’est une solution technique. » Soit.

ADAPTATION CONTINUE

Des adaptations sont toujours possibles. Un comité d’usagers doit être rassemblé pour alimenter l’analyse de la Direst. « Début 2016 il y a eu un ajustement », rapporte Élise Bas. Et non des moindres puisqu’il concernait la limitation à 70 km/h qui pouvait s’éterniser en direction de Metz le soir, après le pic d’affluence. C’est typiquement le cas décrié par des usagers qui se retrouvaient quasiment seuls scotchés à 70 km/h… A priori, le risque de se faire une opération escargot tout seul dans sa voiture devrait avoir quasiment disparu.

DOUBLE OU TRIPLE LIMITATION

L’État assure mettre en œuvre tous les moyens possibles pour y parvenir. Les panneaux permanents ont été occultés partout où nécessaire, évitant les doubles indications contradictoires. Et même s’il en subsiste, qui ajoutés aux limitations spécifiques poids lourds, peuvent créer une confusion chez les conducteurs : « l’affiche dynamique l’emporte, précise, Élise Bas. C’est un point du code de la route. » Au moins, c’est clair. Bien sûr, nul n’est censé ignorer le code, mais ces systèmes modernes sont apparus bien après l’obtention de l’examen du code de la plupart des conducteurs actuels…

Olivier Simon (Républicain Lorrain)