Des fleurs et des légumes luxembourgeois plantés dans les rues de Rédange par des jardiniers d’une association luxembourgeoise, avec l’aide de bénévoles français : c’est le principe des jardins transfrontaliers.
Dimanche matin, au bord de la rue de Belvaux à Rédange, le soleil est déjà haut. Une poignée de jardiniers s’affairent autour d’un potager d’un mètre carré fabriqué à partir de palettes. Sur une table, à côté, Raphaël Smodis tasse de la terre dans une jardinière. Sans interrompre son travail, il explique être venu « pour que l’événement puisse se reproduire ». Il note la « présence des amis luxembourgeois ». Pour eux, « il faut montrer l’exemple ».
Les Luxembourgeois sont bien là. La plupart sont des bénévoles des Amis de la Fleur de Belvaux, une association centenaire au Grand-Duché. Ils ont apporté les plants : fleurs, légumes et herbes aromatiques.
Le rapprochement entre les jardiniers des deux pays s’est opéré il y a deux ans. La commune de Sanem, au Luxembourg, avait fait don de deux potagers d’un mètre carré environ, à celle de Rédange, en France. Le début d’une coopération entre les jardiniers des deux pays. L’idée de créer un réseau frontalier de jardiniers a fait son chemin. Assez pour que le Groupement européen de coopération transfrontalière (GECT) Alzette-Belval cherche des financements pour accélérer le processus. Les fonds Interreg (programme européen) ont finalement été débloqués par l’Union européenne. Ce dimanche, la première opération commune aux jardiniers des deux pays a eu lieu à Rédange.
Des fleurs bleues, blanches et rouges comme un symbole
Les bénévoles des Amis de la Fleur, qui gèrent par ailleurs le jardin collectif du Matgesfeld, à Belvaux, sont arrivés à 10h les bras chargés de plantes et de fleurs. Ces dernières ont été semées dans le potager entreposé au bord de la rue de Belvaux. Les habitants étaient invités à déposer leurs jardinières pour que des fleurs y soient plantées. David Hengen, président des Amis de la Fleur, explique : « Dans la rue de Belvaux, il n’y a aucune fleur. Avec des bacs, ce sera bien plus joli. On veut montrer qu’avec des fleurs, on peut faire de grandes choses ».
Le potager sera entretenu par les services municipaux et par les riverains, dont Christian Maire, adjoint au maire, qui réside juste en face. D’une hauteur de 60 cm environ, le petit jardin est bordé par trois plants de pétunias de couleur bleue, blanche et rouge. Les couleurs des deux drapeaux français et luxembourgeois. Tout un symbole. « C’est aussi ça l’Europe ! », sourit David Hengen.
Damien Golini (Le Républicain Lorrain)