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Le ravisseur présumé de Bérényss reste « prostré », en attendant sa mise en examen


C'est dans cette ferme de Montzéville que le ravisseur présumé a été arrêté, mardi matin à l'aube. (photo AFP)

Le ravisseur présumé de Bérényss, un agriculteur de 48 ans interpellé mardi en Meuse, doit être mis en examen ce mercredi soir, après avoir été confondu par son ADN retrouvé sur des sous-vêtements de la fillette de 7 ans et par le récit de sa victime.

Il est arrivé ce mercredi peu avant 17 heures au palais de justice de Briey pour y être présenté à un juge d’instruction en vue d’une mise en examen pour enlèvement, séquestration et agression sexuelle sur mineure; il est probable qu’il sera placé ensuite en détention provisoire à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu, comme le réclame le parquet.

Depuis son arrestation mardi matin à l’aube, il est resté prostré dans un refus de collaborer avec les gendarmes. « Devant les enquêteurs, factuellement, il ne nie pas, mais il ne veut pas s’expliquer », a indiqué le procureur de Briey (Meurthe-et-Moselle), Yves Le Clair.

Présenté par un de ses anciens avocats comme « un type obstiné, très têtu », doté d' »une personnalité fruste, pas forcément accessible à une entière compréhension », ce père de trois enfants avait dû se soumettre, début avril, à un prélèvement d’ADN pour inscription au fichier national des empreintes génétiques. Cela, dans le cadre d’une autre plainte pour agressions sexuelles déposée par des proches.

L’homme est soupçonné d’avoir enlevé Bérényss, jeudi dernier vers 15 heures, alors qu’elle faisait du vélo dans son village, Sancy, en Meurthe-et-Moselle, tout près de chez elle.

Le rapt a duré 8 heures. L’homme a emmené la fillette à sa ferme de Montzéville (Meuse), et, « si elle n’a pas subi des violences au sens commun du terme », elle a bien été victime d’agressions sexuelles, « c’est-à-dire d’actes contraires à la pudeur de la victime mettant directement en cause son corps », selon le procureur Yves Le Clair.

Jeudi vers 23 heures, il avait finalement relâché sa captive, à Grandpré, dans le département voisin des Ardennes.

Il risque 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende

Si le juge d’instruction suit les réquisitions du parquet, il encourt une peine d’emprisonnement de 10 ans et 150000 euros d’amende. Selon les premiers éléments de l’enquête, c’est bien le déclenchement de l’alerte enlèvement quelques heures après le rapt de l’enfant qui a convaincu le ravisseur de relâcher son otage.

« Quelqu’un de sa famille lui a envoyé un SMS, jeudi, à 22h25, lui faisant part du déclenchement d’une alerte enlèvement et d’un suspect conduisant un véhicule blanc, similaire au sien. Nous sommes donc certains qu’il se savait recherché », a expliqué une source proche du dossier.

Après l’interpellation de l’agriculteur dans sa ferme de Montzéville les enquêteurs ont largement ratissé cette bâtisse aux allures négligées. Objectif: recueillir un maximum de prélèvements, afin de comparer d’éventuelles traces ADN avec celles d’enfants disparus ou ayant dénoncé des faits d’agressions sexuelles. Les avocats de la famille de la petite Estelle, disparue en 2003, ont demandé à la justice d’explorer les ressemblances entre les deux affaires.

Le Quotidien / AFP

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