L’usine de rails British Steel de Hayange doit passer sous le pavillon du groupe chinois Jingye. Ce rachat doit encore être approuvé par Bercy. Les syndicats attendent des garanties pour le maintien des emplois et des investissements.
Annoncé lundi, le rachat du sidérurgiste British Steel par un groupe chinois, Jingye, a été confirmé mercredi aux représentants syndicaux de l’usine de rails de Hayange, seule entité française concernée. Le rachat reste cependant soumis à des clauses suspensives dont l’accord de l’État Britannique et du gouvernement français ce qui pourrait encore prendre plusieurs mois.
« On avance doucement, on ne sera pas chinois demain matin », glisse Grégory Zabot, représentant CFDT du site hayangeois. Quelques éléments du projet industriel de Jingye ont cependant été dévoilés.
Hausse de 30 % de la production de rails
Le groupe chinois prévoit d’augmenter, jusqu’à 2,5 millions de tonnes par an, la production d’acier des hauts-fourneaux de Scunthorpe (Angleterre) qui approvisionnent l’usine de Hayange. Une hausse de la production de rails serait aussi envisagée à hauteur de 30 %, soit 100 000 tonnes de rails supplémentaires chaque année. Une nouvelle a priori rassurante pour le site mosellan, bien positionné sur le marché spécifique et en croissance du rail.
Les syndicats ont cependant demandé une expertise indépendante sur les besoins, en termes d’investissements et de personnels, pour pouvoir répondre à cette hausse de production. Depuis son rachat par British Steel (Greybull Capital) en 2016 , l’usine de Hayange a, en effet, perdu près de 10 % de personnel et n’a pas connu d’investissements conséquents. « Bercy devra demander des garanties pour le maintien des emplois et sur l’investissement pour pérenniser un outil vieillissant », insiste Grégory Zabot.
Le député de la circonscription de Hayange, Brahim Hammouche, a assuré, mercredi, par voie de communiqué, être lui aussi vigilant sur les conditions de rachat du site. « Le gouvernement devrait s’assurer auprès du groupe Jingye d’obtenir les garanties nécessaires à la préservation de cette pépite de la sidérurgie lorraine, de dimension stratégique, et qui contribue au rayonnement de notre territoire (…) »
Lucie Bouvarel
(Le Républicain lorrain)