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Province de Luxembourg : la télémédecine à l’essai en prison


Le dispositif fait ses preuves dans des zones rurales, ainsi qu’en centres de détention. (Photo : adobestock)

Un projet pilote de télémédecine s’est révélé concluant en province de Luxembourg et plus particulièrement à la prison de Marche-en-Famenne.

Un projet pilote de télémédecine avait été lancé par la province de Luxembourg pour améliorer la qualité des soins de santé et le travail des infirmiers et médecins impliqués dans les soins aux détenus. Cette expérimentation d’une durée d’un an s’est achevée cet été sur une note jugée positive. Une poursuite du dispositif est actuellement envisagée.

Ce projet novateur s’inscrit dans la réflexion menée par la province luxembourgeoise pour développer et améliorer, grâce à des outils connectés et à des visioconsultations, les services médicaux sur le territoire rural. Qui dit région rurale dit en effet mobilité parfois difficile et manque de médecins.

Deux projets en cours

Une réflexion qui avait débouché, en 2018, sur une première expérience d’utilisation de télémédecine dans une maison de repos de Villers-sur-Orval avec un stéthoscope connecté. En 2021, c’est un appel à projets intitulé «Télémédecine dans ma maison de repos», qui a été lancé pour améliorer l’organisation des soins de santé des résidents. Deux projets sont alors en cours de réalisation : la téléconsultation au Home Libert de Marche et la télé-expertise en dermatologie, au Home Jamotte à La Roche.

En centre de détention, l’infirmerie est accessible aux détenus de 7 h à 17 h en semaine, et de 7 h à 15 h le week-end. Un ou deux infirmiers sont toujours sur place. Des médecins généralistes se relayent deux heures par jour pour assurer une permanence à la prison, en plus de leur activité en cabinet privé. Si un incident survient en dehors des heures de présence sur place du médecin, les infirmiers de la prison le contactent par téléphone. Soit le médecin rend un avis par téléphone, soit il se déplace à la prison, soit encore il renvoie le patient vers les urgences.

Améliorer la qualité des soins rendus

Mais pas toujours évident pour les médecins de rendre un avis et poser un diagnostic sur la base d’une simple conversation téléphonique avec l’infirmier. C’est à la suite de ce constat que la province de Luxembourg a lancé et soutenu financièrement ce projet de lunettes connectées à l’infirmerie de la prison de Marche.

Ce projet pilote est donc le fruit d’un partenariat entre la province de Luxembourg, la direction de la prison de Marche, les médecins généralistes intervenant dans la prison de Marche et l’équipe des infirmiers. La visioconsultation et la prise de paramètres à distance permettent de compléter l’analyse du médecin et d’objectiver les informations médicales transmises pour améliorer la qualité des soins rendus. Il peut ainsi mieux organiser ses visites à la prison et ordonner les extractions nécessaires avec plus de connaissances sur l’état du patient.

Les besoins du terrain satisfaits

De l’avis de tous, après retours d’informations, le dispositif répond aux besoins du terrain. Il améliore la rapidité de la prise en charge, libère du temps aux médecins qui ne doivent pas se déplacer et optimalise la prise en charge par les infirmiers. Du point de vue du bilan global entre le coût du matériel et les dépenses liées à l’extraction d’un détenu, le bilan est également positif.

«L’ensemble des utilisateurs sont convaincus de l’amélioration significative de la prise en charge des patients détenus grâce à ce dispositif, explique Stephan De Mul, député provincial en chargé du social et de la santé. L’expérience soutenue par la province de Luxembourg devrait se poursuivre à la prison de Marche. Une demande de budget pour passer en phase opérationnelle est en cours. Le projet pourrait être étendu au niveau du suivi de certaines pathologies comme les maladies chroniques, le diabète ou le suivi de plaies. L’intervenant à distance serait le service diabétologie ou endocrinologie de l’hôpital.»