Feu d’artifice dans le salon, portes arrachées, bijoux dérobés, cave à vins pillée : le tribunal correctionnel de Nancy se penchera jeudi sur les impressionnantes dégradations commises en juin 2013 lors d’une fête d’adolescents chez les parents de l’un d’entre eux.
Un jeune homme de 20 ans – il était tout juste majeur à l’époque – comparaîtra pour « vols et dégradations » commises à l’occasion de cette fête inspirée du film américain « Projet X », une comédie qui relate le saccage d’une maison par des centaines de fêtards contactés via les réseaux sociaux.
Depuis la sortie de ce film, début 2012, des adolescents du monde entier en ont reproduit le scénario, causant d’importants dégâts dans des maisons. Dans le cas soumis jeudi au tribunal, la fête avait eu lieu dans une maison de Sornéville, à environ 20 km de Nancy, à l’initiative d’un garçon de 15 ans qui voulait profiter de l’absence de ses parents ce soir-là.
Les participants « ont agi de manière totalement gratuite, l’invitation postée sur Facebook s’est répandue comme une traînée de poudre », et l’hôte a été débordé par l’arrivée d’environ 90 personnes, résume l’avocat des propriétaires de la maison, Me Frédéric Berna.
« Un feu d’artifice confectionné à l’aide d’un fumigène placé dans un pot de Nutella a été tiré dans le salon, les portes arrachées, les murs tagués, le parquet gravé, le matériel de jardinage jeté dans la piscine, le mobilier détruit », énumère l’avocat.
Des bijoux de valeur et du matériel informatique ont été dérobés, et des bouteilles. Les jeunes gens, la plupart âgés d’environ 16 ans, ont également « bu au goulot des bouteilles de Château-Yquem à l’arrêt de bus », dérobés dans la cave des propriétaires, relate l’avocate du prévenu, Me Samira Boudiba.
Les poules du jardin ont été placées dans des sacs en plastique, et utilisées comme ballon de football. L’orgie avait pris fin grâce à l’intervention d’un voisin excédé par le bruit, qui s’était rendu sur place et avait prévenu la gendarmerie, entraînant la fuite immédiate des « invités ».
Si l’organisateur initial de la fête a été mis hors de cause, l’enquête a permis d’identifier une dizaine de jeunes parmi lesquels le majeur jugé jeudi, ainsi que cinq mineurs, dont trois ont déjà été présentés devant le juge des enfants, et deux doivent l’être prochainement.
Le prévenu majeur, qui encourt trois ans de prison, « assume et n’a pas cherché à contester les faits », souligne Me Boudiba, pour qui il ne faudrait pas que « le tribunal le sanctionne pour sa majorité », alors même que « ce n’est pas lui qui a commis les faits les plus graves ».
En 2012, deux jeunes hommes avaient été condamnés à six mois de prison ferme pour leur responsabilité dans une autre orgie de type « Projet X », qui avait réuni un millier de jeunes dans une villa inoccupée du littoral varois.
AFP/M.R.