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Prison requise en Moselle contre un Allemand qui avait érigé une stèle nazie


Signalé par un promeneur, la stèle avait été enlevé le 4 janvier 2018 par les gendarmes (Photo / AFP).

Neuf mois de prison ferme ont été requis contre un Allemand jugé lundi à Sarreguemines (Moselle), pour avoir érigé en 2017 une stèle à la gloire de soldats nazis sur son terrain. Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 23 mars.

En Allemagne, le prévenu de 36 ans « est très connu des services de renseignements comme étant un militant néonazi, un militant d’extrême droite » appartenant au groupuscule de suprémacistes blancs Hammerskins, a indiqué le procureur, Jean-Luc Jaeg. Il a requis « 18 mois de prison dont neuf mois avec sursis » contre le trentenaire, marié et père d’un enfant, pour « apologie de crime de guerre ». Le procureur a en revanche demandé la relaxe pour « apologie de crime contre l’Humanité ». L’avocat du prévenu, Martial Gagneux a demandé la nullité de la procédure, estimant que son client ne pouvait pas être poursuivi « pour deux délits distincts ». Sur le fond, il a plaidé la relaxe, écartant le souhait de l’Allemand de faire l’apologie des crimes nazis.

« J’aimerais garder le silence », a dit en allemand à l’ouverture des débats le prévenu, crâne rasé et tatoué, accompagné d’une traductrice. Il encourt cinq ans de prison et 45.000 euros d’amende. Lors de l’enquête, il avait expliqué avoir érigé une stèle sur un terrain lui appartenant à Volmunster (Moselle), le 30 octobre 2017, pour rendre hommage à un ami, soldat de la 17e SS Panzergrenadier Division, décédé six mois auparavant, et « à ses copains tombés pendant la guerre dont il (lui) parlait souvent ». Il avait réfuté avoir voulu faire la gloire de l’unité dans son ensemble.

La stèle, portant l’inscription en allemand « En l’honneur des soldats tués appartenant à la 17e Division-Panzer SS. +En avant, on y va, à travers+ » était visible depuis un chemin communal. « Il glorifie les faits d’arme d’une unité qui est venue nous massacrer et il rappelle même (sa) devise! », s’est étranglé Simon Burkatzki, avocat de la Licra, partie civile avec le Parti communiste et l’association des Orphelins de pères Malgré-nous d’Alsace et de Moselle. Signalé par un promeneur, le bloc de béton de 80 cm sur 60 cm avait été enlevé le 4 janvier 2018 par les gendarmes. Des témoins avaient relaté avoir observé des rassemblements sur ce terrain. La 17e SS Panzergrenadier Division, dont une unité est suspectée d’avoir abattu 124 habitants du village de Maillé (Indre-et-Loire) le 25 août 1944, a été déclarée organisation criminelle par le tribunal militaire international de Nuremberg (Allemagne).

 

LQ / AFP