Plus de 35 % des enfants nés en 2016 à Thionville portent un prénom rare.
Autrefois, il y avait des prénoms «générationnels». Chez les filles, il y a eu les années Martine, les années Nathalie, les années Stéphanie, les années Céline, les années Aurélie, les années Élodie ou plus récemment les années Emma. Chez les garçons, on a eu les Jean, les Patrick, les Philippe, les Thierry, les Christophe, les Nicolas, les Julien, les Théo, les Lucas… Il y en avait au moins trois dans chaque école, puis dans chaque régiment, dans chaque entreprise et demain… dans chaque maison de retraite.
Aujourd’hui, c’est fini. Les prénoms tendance sont boudés par les parents. Ils préfèrent donner à leur nouveau-né un prénom unique. Les statistiques du service Population de la mairie de Thionville, qui enregistre tous les enfants nés à l’hôpital Bel-Air en témoignent.
Comme dans Game of Thrones
Bien sûr, il y a toujours quelques prénoms forts. En tête du palmarès 2016, on trouve Emma chez les filles et Gabriel chez les garçons. Mais ils n’ont été donnés respectivement que 22 et 25 fois. À titre de comparaison, il y a 15 ans, en 2001, le prénom féminin le plus populaire à Thionville avait été donné 56 fois et le prénom masculin 59 fois.
Sur les 2 191 naissances enregistrées à Thionville, seuls onze prénoms féminins et 15 prénoms masculins ont été donnés plus de dix fois dans l’année!
La véritable star de ce palmarès, c’est le prénom rare, celui que personne d’autre ne porte. Tenez-vous bien : 33 % des garçons nés en 2016 à Thionville portent un prénom qui n’a été donné qu’une seule fois dans la commune dans l’année. Chez les filles, on atteint même les 40 %…
Pour donner un prénom unique à leur bébé, les parents font preuve de beaucoup de créativité. Ils associent des sonorités, imaginent des orthographes, déterrent de beaux prénoms oubliés… Chez les filles, il y a eu Vanina, Thana, Sia, Selena, Rokaya, Oliwia, Nada, Logan, Loïcia… Chez les garçons, il y a eu Zak, Rron, Natéo, Menzo, Maëlo, Loay, Foucauld, Diamant, Camil…
Les séries télé à la mode ont aussi inspiré certains parents. Il y a eu par exemple Khaleesy, comme la mère des dragons dans Game of Thrones ou Arya comme Arya Starck, dans le même feuilleton.
Enfin, alors que nous entrons dans une année électorale, on notera qu’il y a eu, à Thionville, un Emmanuel et un Jean-Luc, mais aucun François ni aucune Marine… Prémonitoire?
Anthony Villeneuve (Le Républicain lorrain)