Plus que quelques jours et il sera encore plus difficile de trouver une place gratuite dans le centre-ville de Metz. Les automobilistes auront alors deux choix : payer, ou changer leur façon de se déplacer.
Le 1er août, la ville comptera 4 800 places de parking payantes, contre 2 800 aujourd’hui. De quoi faire grincer les dents des résidents et de tous ceux qui, régulièrement ou non, viennent stationner leur voiture à Metz.
Pourquoi ça change ?
« La ville se transforme, se densifie. Et nous avons la volonté de redonner un peu de souffle aux quartiers, explique Guy Cambianica, adjoint en charge du stationnement. Nous souhaitons redynamiser les commerces, mais aussi permettre aux habitants de pouvoir se garer. » Et avec la construction des nouveaux quartiers (Amphithéâtre, Bon-Secours, Manufacture, Saint-André… ), la situation ne va pas s’améliorer. Surtout que bien des foyers comptent deux véhicules… voire parfois davantage, « qui ne sont utilisées que 6 % du temps ». Guy Cambianica indique également que « les gens qui viennent de l’extérieur pour travailler à Metz investissent 60 % des places de stationnement ».
Comment ?
Avec déjà, davantage de zones payantes donc. Comme, entre autres, le boulevard Paixhans, le quartier du Pontiffroy, celui de Plantières-Queuleu, le secteur Kennedy (en nouvelle ville), le parking du camping, mais aussi le bas de Sablon… Et à chaque zone ses tarifs. « À certains endroits, ils sont sciemment dissuasifs, pour éviter les voitures-ventouses, qui empêchent une rotation des véhicules. » À l’inverse, le prix des abonnements (ex-macarons) des résidents a diminué. Mais la règle n’a pas changé : c’est un abonnement par foyer. Pour une seconde voiture, il faut prendre ses dispositions.
Les solutions
« Notre objectif n’est pas de vider le centre-ville, bien au contraire, assure Guy Cambianica. Nous invitons les résidents, tout comme les personnes de l’extérieur, à utiliser d’autres moyens de locomotion. Comme les transports en commun, l’autopartage, le vélo ou la marche. »
Prendre le Mettis peut être une solution. « Les trois P + R (Woippy, Metz-Expo et Rochambeau) sont presque toujours vides. C’est vrai qu’ils sont mal signalés, mais ça va changer. Nous allons mettre des panneaux sur les voies rapides et l’A 31. » Quant aux bus, là aussi, des projets sont en cours : « Nous allons optimiser certaines lignes de transport en commun avec le Met’, partout où cela sera possible, comme quai du Rimport ou avenue Leclerc-de-Hauteclocque : une voie en site propre sera créée pour les bus. Ce qui permettra une vitesse, et donc une cadence sans commune mesure avec ce qui existe. L’idéal serait de ne jamais attendre un transport en commun plus de dix minutes. Nous y travaillons. » Côté pistes cyclables, des efforts sont encore à faire. « Nous en avons déjà 90 km sur 370 km de voiries messines. Et nous allons en ajouter boulevard de Trèves, rue de Borny, près de la Porte des Allemands, rue des Augustins et rue Haute-Seille. Les chantiers commenceront cet été, ou d’ici l’automne. » Et pour la sécurité de tous « et un meilleur partage de la rue, nous avons mis 120 km de voiries en zone 30 ».
Quant à ceux qui ne pourraient vraiment pas se passer de leur véhicule au quotidien, « des formules existent dans les ouvrages, notamment des abonnements avec des tarifs préférentiels ».
Et puis…
Et puis il y a l’environnement, bien sûr. Impossible de faire abstraction de la pollution due aux gaz d’échappement. Guy Cambianica en appelle aussi à la volonté des commerçants. « Ce ne sont pas les parkings qui font l’attractivité d’une ville, mais la qualité des commerces. Leur originalité. Ils doivent évoluer, en proposant par exemple de préparer des commandes à l’avance, ou des livraisons à domicile. » Car les Zac, et surtout Internet, représentent de plus en plus une concurrence face à laquelle il est difficile de lutter.
Aux grands maux les grands remèdes, qui viendront peut-être avec l’arrivée de la métropole, qui, dès le 1er janvier prochain, gérera l’ensemble des voiries. « Cela va permettre une harmonisation et une cohérence, notamment pour les voies entre le périurbain et le centre-ville. »
En attendant, vous l’avez peut-être déjà remarqué : un véhicule d’analyse du stationnement circule dans les rues de la ville : « Tout cela n’est pas figé, nous ferons encore des ajustements. »
Sandra Crané (Le Républicain Lorrain)