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Portes de France et Val de Fensch annoncent leurs fiançailles


Pierre Cuny et Michel Liebgott envisagent un avenir commun pour la Moselle nord. « À deux on va peut-être moins vite, mais on va plus loin », assurent-ils. (photo RL/Philippe Neu)

Michel Liebgott et Pierre Cuny réactivent l’idée d’une grande agglomération en Moselle nord. Le projet, qui s’était déjà dessiné il y a trois ans, revient aujourd’hui de façon officielle et aussi plus mature. Les deux présidents ont expliqué leur démarche samedi, en conférence de presse.

Les fiançailles ne faisaient plus de doute depuis des semaines. Les voilà officialisées. Samedi matin, 11 décembre, lors d’une conférence de presse organisée à Nilvange, Michel Liebgott et Pierre Cuny ont annoncé leur volonté de rapprocher les communautés du Val de Fensch et de Portes de France – Thionville d’ici 2026. «Nous impulsons une démarche», confirment-ils. L’enjeu est de constituer une agglomération de 150 000 habitants, une taille «pertinente» pour travailler à un projet commun profitable à la Moselle nord.

«Si nous avions été plus unis et plus pertinents par le passé, nous serions déjà une grande communauté», admet Michel Liebgott, président du Val de Fensch. Pierre Cuny, lui, n’a jamais compris pourquoi «on avait laissé se créer deux agglomérations à quelques kilomètres l’une de l’autre, alors que nous appartenons à la même unité urbaine : douze communes sur les vingt-trois qui nous concernent sont conurbées… Ensemble, nous pesons 42 000 emplois, nous partageons le même bassin de vie, la même offre de soins et demain, un bus à haut niveau de service qui va relier nos deux vallées».

Une «histoire d’hommes»

Certes, l’histoire de la vallée ouvrière et celle de Thionville, la ville des cadres et des administrations, a tricoté les choix politiques passés, mais aujourd’hui, les présidents des deux agglos n’en sont plus là. Le rapprochement qu’ils proposent est «une histoire d’hommes», disent-ils en chœur. «Nous ne sommes pas dans l’improvisation : nous sommes déjà rassemblés sur de nombreux sujets, à travers divers syndicats et structures», précise Michel Liebgott. Son homologue acquiesce : «Nous sommes complémentaires. Nos compétences sont les mêmes, notre fiscalité aussi.»

Logique de territoire

Pour Pierre Cuny, il y a une logique et «un raisonnement de territoire» qui l’emportent. «Nous avons besoin de coordonner nos actions et nos moyens : c’est vrai sur le plan de la santé, du développement économique, de la mobilité, du numérique, de l’enseignement supérieur…» Cela revient à «gagner en efficacité», qui est le premier objectif de cette fusion cité par Michel Liebgott. L’élu de la Fensch évoque les dossiers chauds, comme les transports qui patinent et mériteraient mieux, «or nous ne disposons pas d’instance commune nous le permettant» ; le P + R de Metzange cofinancé par le Luxembourg «alors que le nôtre ne l’est pas…»

Idem sur le plan économique : «Aujourd’hui tout le monde reconnaît la dynamique du nord lorrain, mais quand des investisseurs viennent nous voir, c’est mieux d’avoir plus de diversité de terrains à proposer.» Autre sujet, abordé par Pierre Cuny : «Demain, l’offre universitaire va encore s’étoffer à Thionville ; il faudra penser au logement étudiant ; réfléchir à amener une offre répartie sur le territoire.»

Une agglo plus visible et plus forte

La Moselle nord est ce petit bout de Lorraine qui monte, c’est un fait. «Demain, une seule et même agglo nous permettra d’être plus forts», vis-à-vis du voisin luxembourgeois et certainement plus visibles depuis Strasbourg ou Bruxelles. «Nous pourrons mobiliser des fonds européens plus facilement sur des projets plus importants», défendent les présidents. Vu de Metz ? «Je pense que la structuration du nord lorrain sera vue d’un bon œil…», augure Pierre Cuny.

Chrystelle Folny (Le Républicain lorrain)