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Pollution de la Fensch : ArcelorMittal sera jugé en novembre


ArcelorMittal a admis être à l’origine, par deux fois au moins, de rejets accidentels dans la rivière Fensch (Photo RL/ Philippe Neu).

Par deux fois au moins, ArcelorMittal a admis être à l’origine de rejets polluants dans la Fensch, à Florange, en 2019. Des déversements liés à l’activité de la cokerie. L’entreprise devra répondre de ses actes le 10 novembre au tribunal de Thionville.

Florange, les berges de la Fensch étaient devenues irrespirables. D’après les riverains de la rue des Anciennes Tannerie et des rues adjacentes, cela faisait des années que l’histoire se répétait. À de multiples reprises, l’air devenait nauséabond. Une odeur âcre d’hydrocarbures enveloppait le quartier. Depuis l’intérieur de leur maison, les habitants suffoquaient quand, à deux pas de là, la cokerie vomissait ses entrailles dans la rivière.

Alors que beaucoup n’espéraient plus d’issue positive, la roue a finalement tourné en mars 2019. Après des mois de pression populaire et médiatique, ArcelorMittal admettait être à l’origine… d’une pollution. « Ces phénomènes font suite à des opérations de diagnostic des réseaux. L’analyse détaillée des causes de l’incident est en cours et les opérations concernées ne reprendront qu’à l’issue de cette analyse », expliquait alors le sidérurgiste.

Une petite victoire pour les riverains et un début de réponse. Mais les syndicats, notamment la CGT, la communauté d’agglomération du Val de Fensch et la Ville de Florange n’entendaient pas se contenter de cela. Ils voulaient des explications.

Mise en demeure par la Dreal

Trois ans plus tôt, la Direction régionale de l’environnement (Dreal) avait mis en demeure ArcelorMittal de présenter un diagnostic détaillé de ses réseaux. Les canalisations, construites avant l’édification de la cokerie dans les années 1970, étaient suspectées d’être en contact direct avec la Fensch. Malgré une amende de 500 euros par jour de retard, ArcelorMittal a attendu plus de trois ans avant de rendre sa copie et de confirmer les soupçons. Depuis, la direction a indiqué avoir mis en place une soixantaine d’actions correctives pour que ces incidents ne se reproduisent plus.

De tous les épisodes de pollution , le tribunal de Thionville n’en retient que deux : celui du 8 mars 2019 et celui du 12 août 2019. L’industriel devra aussi répondre de « l’exploitation d’une installation classée non conforme à une mise en demeure » et de l’exploitation d’une installation « sans respect des règles générales et prescriptions techniques.»

L’audience, qui devait se tenir ce mardi, a été renvoyée au 10 novembre en raison de la grève des avocats.

Damien Golini (le Républicain Lorrain)