Quelques heures seulement après la soirée organisée pour le 30e anniversaire de la sortie du film « Retour vers le futur » au cinéma, « Féerie dansante des sirènes », ce samedi à Thionville, une polémique a enflé dès dimanche matin sur les réseaux sociaux.
Des dizaines de personnes ont dénoncé l’organisation et réclamé d’être remboursées. Les deux pages Facebook de l’événement ont été fermées ainsi que celle de l’agence de communication co-organisatrice de l’événement, inondées de commentaires acerbes. Une page, ouverte pour rassembler les clients qui s’estiment lésés, compte déjà plus de 500 membres.
Une heure d’attente devant la salle
Des critiques sévères sur la soirée (en photos ici et là) ont été formulées par les fans de la trilogie. De très nombreuses personnes se sont amusées, ont dansé et tous ont unanimement salué la qualité de l’orchestre. Il y a eu quelques commentaires satisfaits, d’autres plus mitigés mais surtout d’innombrables reproches. « Il aurait peut-être fallu venir plus tard , glisse un participant. L’accueil a été mal organisé et il ne se passait rien dans la salle avant 22h. Si cela n’avait tenu qu’à moi je serais parti. ».
Il est manifeste que le public s’attendait à un autre niveau de prestation après avoir payé 130 € son billet d’entrée et n’a pas accepté de devoir poireauter près d’une heure devant la salle avant de pouvoir simplement y entrer.
Des promesses non tenues ?
Puis les gens ont découvert que tout était payant à l’intérieur, avec 20 € demandés pour une photo souvenir prise devant un mur de logos, alors que la célèbre DeLorean est repartie pour la Belgique dès 20h. Les bars étaient saturés et il a encore fallu faire la queue pour manger. Les fans ne s’y sont pas retrouvés, autant dans les décors que dans les symboles.
Le coup de foudre qui permet à McFly et Doc de repartir dans le temps à 22h04 a fait flop. « C’était ridicule , résume Sylvain Munsch. S’il y avait eu ce qui était annoncé, avec un prix correct de 50 €, le concept aurait été bon ! On se rend bien compte qu’il y avait un investissement mais les promesses n’ont pas été tenues. L’horloge, c’était frappant ! C’était à mille lieues des promesses. C’était clairement une opération de marketing plus qu’un événement qui pouvait apporter du rêve aux gens alors que ce film est emblématique. C’est une œuvre fondatrice d’une époque, cela fait partie de l’imaginaire… Dommage. »
Certains ont même réalisé une vidéo parodique d’une scène du film pour dénoncer « l’arnaque » :
Pas de bénéfice pour l’organisateur
En réponse, Stéphane Mockels, de Planet People Agency, l’organisateur, s’est dit « scandalisé ». Il est tombé des nues quand il a été informé des réactions. « Quand je vois la soirée, il y avait une telle ambiance à 1h que je n’ai pas du tout l’impression que nous étions au même endroit , explique-t-il. J’ai besoin de prendre du recul pour comprendre ce qu’il s’est passé car nous avons vraiment voulu calquer tous les détails avec les partenaires et les décorateurs. On a vraiment reproduit la scène comme dans le film avec les moquettes, les ballons, tout. Je n’ai pas l’impression et de toute façon nous n’en avions pas l’intention, d’avoir trompé qui que ce soit. Au contraire, et cela me rend triste de lire ce que les gens m’ont écrit. »
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Stéphane Mockels reconnaît cependant volontiers le problème rencontré à l’entrée, l’attente, ce qui a causé du retard. Ce qui peut expliquer un premier mécontentement.
Détail important, les photographies ou les ventes de tee-shirts étaient gérés directement par l’actrice. « C’est typiquement américain que de faire payer les photos, ajoute l’organisateur. Nous n’avons pas eu le choix, et nous n’avons pas vu la couleur de cet argent. D’ailleurs, si les gens savaient combien nous allons nous mettre dans la poche… Il n’était pas prévu de gagner de l’argent, juste d’équilibrer. L’événement nous a coûté 100 000 €. » C’est d’ailleurs pour cette raison de budget que l’effet du coup de foudre a été quelque peu écorné. « C’était très cher, il aurait fallu mettre 7 000 € de plus et nous n’en avions pas les moyens. »
Olivier Simon (Le Républicain Lorrain)