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Pole dance dans une église de Strasbourg : le pasteur menacé de mort


L'église Saint-Guillaume. (photo Wikipédia)

Le pasteur de l’église protestante Saint-Guillaume à Strasbourg a déposé plainte pour « menaces de mort » après avoir reçu deux courriers peu après la tenue dans son lieu de culte d’un spectacle avec du pole dance, a-t-il déclaré mardi.

« Un responsable de la paroisse et une personne en service civique ont trouvé deux courriers glissés sous la porte samedi », a raconté Daniel Boessenbacher. Selon lui, « il n’y a pas de doute, ça fait référence à un spectacle avec le Stabat Mater et pole dance » récemment organisé dans la paroisse.

La semaine dernière, une association, Passions croisées, avait loué les lieux pour y organiser deux soirées mêlant chant lyrique, danse et pole dance. « Virtuose, athlétique, gracieux, impertinent, sexy diront certains, l’ex-gymnaste circassien et champion d’Europe de pole dance Vincent Grobelny a tenu en haleine les spectateurs installés dans la nef et sur les balcons, combles jusqu’au dernier strapontin », a décrit le quotidien local les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), affirmant que « 1 000 billets se sont arrachés ».

Le programme « fait aguicheur, mais c’était soft », a tempéré le pasteur, tout en constatant que « certains n’ont pas apprécié ». Une lettre anonyme a appelé à « décapiter les paroissiens », pestant : « ce n’est pas une église, c’est un cabaret ». Un second courrier proclamait : « Il faut qu’on lui coupe la tête parce qu’il avait donné la clé de notre sainte église à ce serpent qui fait la danse. »

Pendant que le pasteur déposait plainte lundi au commissariat, il a raconté que des tracts du spectacle annotés des mentions « à mort » ou « en enfer » ont été retrouvés sous la porte de l’église. « On ne peut pas laisser la place aux personnes qui attisent la haine et prônent la violence », a insisté le pasteur de 54 ans, expliquant avoir déposé plainte pour « marquer le coup ».

« Nous sommes habitués aux réactions mais pas aux menaces de mort », a-t-il témoigné en référence aux critiques concernant l’antenne inclusive de la paroisse, qui organisait samedi un événement intitulé « Transidentité et intersexuation: quelles bénédictions? » Les menaces de mort « ça ne me dissuade pas du tout », a expliqué Daniel Boessenbacher, « je pense qu’il faut que l’église continue de s’ouvrir au monde ».

Deux autres spectacles d’opéra et de pole dance sont prévus les 31 mai et 1er juin à Saint-Guillaume, ainsi que deux dîners insolites dans la nef de l’église les 8 et 9 juin, organisés par la même association.