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Pitbull, l’energy drink de la Moselle


La boisson énergisante élaborée en Moselle, fabriquée en Pologne, « vise le "Made in France" pour faire face à nos accords nationaux avec Leclerc ». (photo DR)

Et si l’on prenait les fêtes à contre-pied avec des boissons sans alcool ? La Lorraine a ses originalités et ses classiques. Boissons énergisantes, cocktail pomme-gingembre, limonade, sans oublier bien sûr ses eaux minérales.

Pitbull, c’est le sport energy drink pensé, élaboré en Moselle et fabriqué en Pologne. « On a essayé de travailler avec Custines à l’époque », rappelle Jean-Michel Calloud, à l’origine du concept avec René Sicuranza. « Mais à ce moment-là, ils ne proposaient ni les canettes slim, ni les versions sans bisphénol. » Depuis, ce produit, reconnu perturbateur endocrinien, a été interdit. « L’argument de la Pologne, c’est la source thermale de Karlino, à l’ouest de Gdansk. Une eau avec les sels minéraux que l’on recherchait. »

La petite entreprise messine, adossée au groupe de distribution de boissons Noble Partner – qui fabrique sa bière en Pologne –, a mis cinq ans pour développer son produit. « Le Dr Jack Moncada, médecin toxicologue au service des armées, reconverti aujourd’hui dans la médecine générale à Metz Borny, a planché sur la formule. » Un seul mot d’ordre : pas de poudre chimique, ni de surdoses massives de sucre.

750 000 € de chiffre d’affaires en 2016

« Quand on a déposé notre marque en 2008, on a reçu deux cents lettres d’avocats qui contestaient le nom. » Rapport à la puissance de frappe de Red Bull. « L’INPI (Institut national de la propriété industrielle) s’est battu et nous avons gagné. » De 2010 à 2014, ce fut une succession de tests et d’essais, de recherche d’ingrédients de qualité.

Le jus de pomme vient d’Allemagne. Les extraits de citron et de menthe, d’Australie. Une production, selon Jean-Michel Calloud, qui n’a rien à voir avec ce que fait la concurrence. Des buses injectent dans l’eau des doses calibrées, de type sirop : pomme, citron, menthe, caféine naturelle, acides aminés, taurine extraite de lait maternel de chamelle, vitamines B3 et B6. 300 000 € ont été investis dans l’affaire. « Lorsque la puissance de nos concurrents a déferlé sur la France, on a pensé tout arrêter. »

Pourtant, le duo s’est accroché. Premiers tests à Metz en 2012, et première production en mars 2015. Un million de canettes se sont écoulées l’an passé grâce à la puissance marketing et au réseau de Noble Partner. « Ce succès nous a surpris. » 2016 double les ventes et affiche 750 000 € de chiffre d’affaires. 2017 devrait suivre sur cette lancée. Quatre parfums ont été développés, « 150 000 € d’investissement par parfum », précise Jean-Michel Calloud.

« Le reconditionnement se fait en France », explique René Sicuranza. « Notre objectif est de passer du « Certifié France » à « Made in France », pour faire face à nos accords nationaux avec Leclerc. Des pourparlers sont en cours pour l’entrée au capital d’investisseurs afin de consolider notre développement et notre croissance exponentielle. »

Laurence Schmitt (Le Républicain lorrain)