Le gouvernement allemand a adopté mercredi des rectifications à son projet de loi de péage automobile après un compromis trouvé avec Bruxelles. Le système reste contesté par l’opposition et par les pays voisins, dont les ressortissants seront plus lourdement impactés.
Le texte, dont la mise en application est prévue lors de la prochaine législature -donc après les élections générales de fin septembre- doit encore être validé par le Parlement allemand. Ce projet de mise en place d’une taxe routière en Allemagne sous la forme d’une vignette a longtemps fait l’objet d’un litige avec la Commission européenne, qui le jugeait « discriminatoire » à l’encontre des automobilistes étrangers.
Début décembre, Berlin a accepté de réviser sa copie en réduisant notamment le prix des vignettes de courte durée – qui sont généralement achetées par des conducteurs étrangers. Les automobilistes allemands ou ceux dont les véhicules sont enregistrés dans le pays sont désormais eux aussi concernés et devront s’acquitter d’un paiement annuel. Mais ils bénéficieront en contrepartie d’une baisse de la taxe sur les véhicules pouvant aller jusqu’à 6 euros pour les moins polluants.
Le projet reste critiqué, en particulier par les Verts qui le juge trop coûteux et bureaucratique à mettre en place. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble avait lui aussi émis des réserves concernant la rentabilité du système.
Jugé discriminatoire pour les frontaliers
Plusieurs pays voisins continuent à le juger discriminatoire et non conforme aux règles européennes, en particulier l’Autriche pour qui le projet amendé représente le danger d’un préjudice massif pour les automobilistes ne résidant pas en Allemagne. Les usagers frontaliers avaient aussi émis des critiques. « Un peu plus de sang froid de la part de l’Autriche serait une bonne chose. La Commission a clairement indiqué que notre système de péage était conforme au droit européen », a répliqué le ministre des Transports Alexander Dobrindt, membre du parti bavarois CSU, allié aux conservateurs de la chancelière Angela Merkel.
Si au Luxembourg, étant donné la taille du réseau autoroutier, ce type de péage a peu de risque de voir le jour, le ministre François Bausch estimait en novembre dernier qu’il serait pertinent d’étudier la possibilité ou non d’instaurer un système européen de péage routier afin d’éviter leur multiplication dans les différents pays en Europe.
Le Quotidien/AFP