Un habitant du Pays-Haut avait pris l’habitude de se masturber devant sa fillette. Son PC détenait des milliers d’images pédopornographiques. Il a été jugé mardi soir.
À la barre du tribunal de grande instance de Briey, mardi soir, l’homme ne semble pas comprendre ce qu’on lui reproche ou minimise les faits s’échelonnant de juin 2012 à mai 2013 dans le Pays-Haut. S’il admet avoir posé ses deux mains sur les fesses d’une adolescente, amie de sa fille aînée, « c’était involontaire. Et je ne l’ai pas embrassée! ».
Le Meurthe-et-Mosellan a également du mal à reconnaître s’être masturbé dans la même pièce que sa fille cadette, alors âgée de 6 ans, regardant Ratatouille à la télé. « J’étais sur l’ordinateur, sur Skype. Je ne me rappelle plus », ânonne-t-il. Tout juste concède-t-il avoir donné un bonbon à l’enfant… « Pour qu’elle ne le dise pas à sa mère », précise le président Grandame à la lecture du dossier faisant état d’actes répétés. Le quadragénaire, poursuivi notamment pour corruption de mineur et agression sexuelle, ne cille pas.
Six mois de prison ferme
Les dizaines de milliers d’images à caractère pédopornographiques retrouvées sur son poste informatique? « Je vais seulement sur des sites pour adultes, mais j’ai passé mon disque dur à des gens … » Sa mince silhouette se voûte un peu plus quand son avocat, M e Thomas Kremser, le bouscule un peu : « On ne se tripote pas devant sa gamine! » « Oui, je suis accro au sexe. Faudrait que j’aille voir un psy ou un machin comme ça », lâche-t-il soudain.
« Mêler sa petite à ses ébats sexuels via webcam l’excite! », tance, écœuré, Me Mallet, représentant les intérêts de l’enfant bénéficiant d’une mesure éducative depuis quelques semaines. « J’interviens parce que la mère n’a pas assumé son rôle », annonce le conseil briotin, jetant un regard à celle qui se tient non loin de son mari. Ce dernier est un travailleur frontalier « dont l’intelligence inférieure à la moyenne et l’alcoolisme n’expliquent pas tout », estime, de son côté, la substitut du procureur Floriane Dussauge.
Condamné à un an d’emprisonnement dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve, le prévenu devra également s’astreindre à un suivi socio-judiciaire avec obligation de soins. Des soins que réclamait Me Kremser, qui n’a eu de cesse de faire comprendre à son client que « son comportement était anormal », reprochant au passage à l’institution judiciaire sa lenteur dans cette affaire. Le père de famille sera aussi inscrit au fichier des délinquants sexuels.
D. V. (Le Républicain lorrain)