Ils n’ont pas vu la mer, mais ils ont vu des loups, des ours, des lémuriens et des vautours. 2 200 enfants issus des sept fédérations du Secours populaire du Grand Est ont visité au cours du mois d’août le Parc animalier de Sainte-Croix , à Rhodes.
Chaque mercredi, des centaines d’enfants ont été accueillies gratuitement avec leurs familles sur le site dédié à la biodiversité et à la sensibilisation à la préservation des espèces sauvages. Même si l’opération n’a pas eu l’ampleur habituelle des autres années, la présidente du Secours populaire de Moselle, Marie-Françoise Thull , est satisfaite d’avoir pu offrir aux familles les plus fragiles ces journées de vacances. « Le Secours populaire s’adapte toujours, souligne-t-elle. La crise sanitaire a été doublée d’une crise sociale. Mais durant le confinement nous sommes restés ouverts pour accompagner les familles et les recevoir. Certaines sont venues car elles n’avaient plus rien, plus de travail, plus d’argent. Elles se retrouvaient complètement démunies, c’était très dur ».
Pour le parc animalier, la demande du Secours populaire a été l’occasion de s’adresser à des publics d’habitude moins captifs. « Donc c’est à nous de les remercier de nous avoir sollicités, d’autant plus que c’est aussi une forme de soutien à la relance de l’activité », a estimé Pierre Singer, directeur de Sainte-Croix.
Les oubliés des vacances
Les bénévoles de toutes les fédérations se sont mobilisés pour organiser chaque semaine les déplacements vers le Parc de Sainte-Croix, pour permettre ces moments de bonheur en famille. « C’est un peu la journée des oubliés des vacances , relève Marie-Françoise Thull. Même si nous avons été obligés de limiter le nombre, poursuivre cette opération est un signe très important car nous nous sommes rendus compte que ces familles n’avaient jamais l’occasion de partir ensemble, les parents avec leurs enfants. C’est un bonheur démultiplié pour les enfants qui ont des choses à raconter, c’est très important surtout juste avant la rentrée des classes. »
À Rhodes, ces familles se sont mêlées aux visiteurs traditionnels du parc, sans distinction. Marie-Françoise Thull l’a observé : « Il y a eu un sentiment de liberté, sans la crainte d’être stigmatisé. D’ailleurs, elles nous ont oubliés dès l’entrée pour profiter du parc ! »
Olivier Simon (Le Républicain Lorrain)